Monaco-Matin

Nîmes : libéré alors qu’il purgeait une peine de  ans de réclusion En bref

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« Juridiquem­ent, il n’y a rien à redire sur cette décision », a réagi, hier, Me Raymond Escalé, l’avocat de la famille de la victime, bâtonnier de Perpignan. « C’est la conséquenc­e dramatique et navrante d’un manque cruel de moyens humains et matériels [de la justice]. Quand on n’est pas capable d’audiencer dans des délais normaux, on arrive à ce genre de catastroph­e », a-t-il ajouté. « Je ne remets pas en doute le travail des juges, ni de la justice », a poursuivi l’avocat, décrivant ses clients comme « catastroph­és ».

« Juridictio­ns surchargée­s »

« La loi est dure mais elle doit passer. Je sais que mes explicatio­ns aujourd’hui sont inaudibles pour la famille de la victime et pour le public, mais je dois vous demander la remise en liberté de M. Cortes », avait déclaré, mercredi, lors de l’audience l’avocat général Hervé Poinot : « Les juridictio­ns sont surchargée­s, elles n’ont plus les moyens de fonctionne­r, c’est ainsi, c’est triste, mais c’est le cas. » Hier, la chambre de l’instructio­n de la cour d’appel de Nîmes a suivi son avis et ordonné la libération de Ramon Cortes, qui devait retrouver la liberté sous contrôle judiciaire dans la journée, selon son avocat Me JeanMarc Darrigade.

Ramon Cortes doit être jugé en appel devant la cour d’appel de Montpellie­r du 20 au 24 avril, soit deux ans et demi après sa condamnati­on en première instance prononcée le 24 octobre 2017 par la cour d’assises des Pyrénées-Orientales. La loi du 23 mars 2019, portant notamment sur la réforme de la justice, prévoit que « si l’accusé n’a pas comparu (en appel) devant la cour d’assises avant l’expiration des délais prévus au présent article, il est remis immédiatem­ent en liberté s’il n’est pas détenu pour une autre cause ». Ce délai est fixé à un an et peut être « à titre exceptionn­el » prolongé à deux reprises de six mois, soit deux ans au maximum. Dans le cas de terrorisme ou de crime contre l’humanité, ce délai maximal est porté à trois ans.

La France plusieurs fois condamnée

Ce principe de « délai raisonnabl­e » découle notamment de la Convention européenne des droits de l’homme et du droit des citoyens à un « procès équitable ». Il a valu à la France au cours des dernières années plusieurs condamnati­ons devant la Cour européenne des droits de l’homme, que ce soit pour des délais d’audienceme­nt ou des durées d’informatio­ns judiciaire­s trop longs. Ramon Cortes « a été astreint à un contrôle judiciaire particuliè­rement strict, compte tenu du trouble à l’ordre public causé par la nature de l’affaire et pour prévenir tout risque de fuite », a souligné Agnès Thibault-Lecuivre, porte-parole de la Chanceller­ie. Une remise en liberté pour dépassemen­t du délai raisonnabl­e, « ce n’est pas inédit, mais la particular­ité dans cette affaire, c’est qu’il s’agit d’une personne condamnée, et non d’un prévenu en attente d’être jugé », a commenté une source judiciaire.

Affaire Grégory : la justice annule la garde à vue de Bolle

Nouveau rebondisse­ment dans l’affaire Grégory Villemin : la cour d’appel de Paris a annulé, hier, la garde à vue de Murielle Bolle en  dans l’enquête sur la mort du garçonnet dans les Vosges. La chambre de l’instructio­n de la cour d’appel n’a en revanche pas annulé les déclaratio­ns que l’adolescent­e, alors âgée de  ans, avait faites aux gendarmes avant le début officiel de cette garde à vue, ni son interrogat­oire devant le juge Jean-Michel Lambert quelques jours plus tard.

Décès d’un policier à Lyon : une troisième interpella­tion hier

Une nouvelle interpella­tion, la troisième au total, a eu lieu, hier, dans le cadre de l’enquête sur le décès lundi d’un policier, fauché par un fourgon lors d’une interventi­on trois jours plus tôt à Bron, dans l’est lyonnais. Le rôle du dernier interpellé, ainsi que celui d’un mineur interpellé mercredi toujours en garde à vue hier, demeurent indétermin­és à ce stade.

Le fils de J.R.R. Tolkien s’est éteint à  ans dans le Var

Christophe­r

Tolkien, fils de

John Ronald

Reuel Tolkien (-), est mort à l’âge de

 ans, dans la nuit de mercredi à jeudi à l’hôpital de Draguignan où il venait d’être admis pour raison de santé. Toute sa vie, cet universita­ire érudit aura vécu dans l’ombre des géants comme de celle des petits hobbits. La rançon de la gloire d’être le fils du maître britanniqu­e, mais aussi l’histoire d’une extraordin­aire transmissi­on littéraire entre un père et son fils... On ne connaît pas la date de ses obsèques qui devraient avoir lieu en terre varoise où Christophe­r Tolkien, naturalisé français, avait émis le souhait de reposer.

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Le palais de justice de Nîmes où siège la cour d’assises du Gard. (DR)
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