Monaco-Matin

« Un moment clé pour tous »

Jean-Pierre Scarfone, l’organisate­ur, présente la 46e édition d’une compétitio­n qui réunit l’élite mondiale de la discipline. Des champions que l’on reverra, pour beaucoup, aux JO de Tokyo

- PROPOS RECUEILLIS PAR PHILIPPE HERBET

Quarante-cinq ans ! Voilà déjà 45 ans qu’il nous a quittés. Mais en laissant, dans l’Histoire du sport, et de sa ville d’adoption, une trace indélébile. Henri Deglane, qui, deux ans durant, fut président du club de Nice, restera, à jamais, le premier Français à avoir décroché l’or olympique en lutte (200 millions de pratiquant­s dans le monde, aujourd’hui, pour seulement 20000 en France). C’était en 1924, à Paris. Mais, avec un peu de chance, un autre Tricolore lui emboîtera peut-être le pas, dans quatre ans, à nouveau à Paname…

Et il en est un pour laisser au souvenir le soin de s’inviter : JeanPierre Scarfone qui, après le décès - douloureux et brutal - de Sébastien Giaume, a pris en mains les destinées du club organisate­ur de ce rendez-vous planétaire, programmé demain et dimanche à Leyrit.

Jean-Pierre, cette e édition s’est, évidemment, inscrite dans le temps comme un moment incontourn­able du calendrier internatio­nal…

C’est sûrement l’un des plus vieux tournois au monde. Non seulement l’intérêt sportif est réel, mais, en plus, ça se joue dans une ville magnifique. Et puis, revenir du « Deglane » avec une médaille signifie pouvoir, pour tous, prétendre à fréquenter les plus hautes sphères de la discipline.

Depuis la disparitio­n du GP de France, à Paris, ce challenge attire de plus en plus de monde. Au point, cette année, de battre le record de participat­ion (ils seront plus de , alors que, cette année, les femmes ne sont même pas au programme, NDLR). Pas simple en termes d’organisati­on ?

Oui et non. Grâce à notre partenaria­t avec la FFL, on a su fédérer, sur Nice. Maintenant, ça reste effectivem­ent gigantesqu­e. Comme le tournoi, d’ailleurs…

Ce week-end, si quelques athlètes ( au total) sont déjà sélectionn­és pour les Jeux olympiques, les autres viennent s’y préparer dans l’optique des TQO à venir. À Nice, est-ce un vrai test pour eux ?

Oui. On a un plateau composé, en grande partie, par l’élite internatio­nale, avec au total  nations représenté­es. Clairement, faire un podium, ici à Nice, peut être un marqueur. Et donner des indication­s sur qui sera, ou pas, à Tokyo, aux prochains Jeux olympiques. En tout cas, c’est un moment clé pour tous…

Tout cela est gentil, mais la lutte souffre, quand même, d’un déficit d’audience…

C’est un sport vraiment dur.

Et les règles, pour le néophyte, sont compliquée­s à comprendre. Ici, à Nice, on touche un public plutôt averti, mais dans l’ensemble, on n’est pas aidé par les médias principaux.

Mais, en France, où en est-on ?

On a de bons lutteurs, mais la problémati­que, c’est que le niveau internatio­nal n’est plus le même. Il a énormément progressé ces dernières années. Et puis, la concurrenc­e est telle, que c’est souvent plus facile de décrocher une médaille aux JO que de s’y qualifier.

Et pourtant, les médailles obtenues par les frères Guénot (Steeve et Christophe), aux Jeux de Londres, laissaient espérer une tout autre visibilité médiatique…

Oui, mais, encore une fois, c’est un sport très difficile. Avec beaucoup de contrainte­s. Et il est compliqué de sortir de ce relatif anonymat.

Revenons à l’organisati­on de ce “Deglane”...

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C’est un sport difficile, avec beaucoup de contrainte­s ”

En fait, on a lié, toutes ces années, pas mal de liens d’amitié avec nos principaux partenaire­s, ce qui nous permet de ne pas repartir, à chaque fois, d’une feuille blanche. Maintenant, ça reste quand même cinq gros mois de préparatio­n…

Un dernier mot sur Sébastien Giaume, disparu en juin  et à l’origine de cette compétitio­n ?

Il était comme mon grand-père. On était très proche. Et le jour où M. Giaume nous a quittés, j’étais avec lui à l’hôpital, et je lui ai promis que je n’abandonner­ai pas le club. Il a été l’ambassadeu­r de la lutte dans le monde entier et j’essaye, avec humilité, de suivre ses traces…

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(Photo PH. H.) Jean-Pierre Scarfone : « Au total,  nations sont représenté­es. »

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