Les motifs prennent forme dans les jardins Biovès
Depuis une semaine, les futures sculptures, qui accueilleront les agrumes, sont installées dans les jardins du centre-ville. Encore dépourvues de leurs fruits d’or, elles dévoilent peu à peu leurs armatures majestueuses
J-19 avant la 87e Fête du citron ! Le samedi 15 février, Menton sera parée de son manteau couleur agrumes pour affronter l’hiver, mais surtout l’événement le plus important de l’année. Pour le moment, les jardins Biovès ne sont décorés que de grillages et de remorques. « On va recevoir nos premiers fruits en fin de semaine » affirme Christophe Ghiena, directeur du Centre technique municipal de Menton et responsable de la Fête du citron depuis 15 ans. « Cette année, entre 150 et 180 tonnes d’agrumes sont attendues » annonce l’ingénieur en chef. Un chiffre record pour une édition 2020 qui s’annonce magistrale. « On a été cités parmi les fêtes les plus importantes du monde » se réjouit Christophe, « c’est cette information qui nous a donné l’idée du thème de cette année : les fêtes du monde. » Thaïlande, Londres, Australie… Les jardins Biovès n’ont jamais paru aussi vastes !
« Toute la Ville est impliquée »
Autant d’univers en un jardin, c’est beaucoup de travail. « La Fête du citron est réalisée à 80 % par des employés municipaux » explique le responsable du Centre technique de la Ville, «on s’y prend des mois à l’avance, c’est beaucoup d’organisation. Cette année, on est dans les temps. » La première étape, qui consistait à placer les motifs dans les jardins du centre-ville, est terminée, place à la seconde : « on devrait commencer le fruitage des décors d’ici vendredi » et « la semaine prochaine, on s’occupera des ornements, du sol et de tous les détails. » Une multitude de tâches qui nécessitent minutie et patience, « c’est un travail de fourmi » assuret-il. Pour cela, une centaine de petites mains sont requises, « il y aura la quasi-totalité des employés municipaux, c’est un travail d’équipe. » Au final, ce sont presque tous les services de la Ville qui s’activent pour l’événement. « Même le service voirie participe ! » s’amuse Christophe, «ils s’occupent des tribunes (voir ci-dessous) .»
% de réservations en plus
Tout ce travail semble porter ses fruits car les avances de réservation ont explosé de 30 % cette année. « On a une énorme augmentation de la vente de billets dématérialisés » commente le responsable, « les E billets sont pratiques à l’achat, mais également à l’usage, ils facilitent l’accès. » Cette nette accélération des ventes oblige les organisateurs à réagir en conséquence : « On a dû augmenter de 30 % le nombre de portiques de sécurité pour “fluidifier” le trafic. » Du monde sera donc attendu pour cette édition 2020, « on espère faire mieux que l’an passé et dépasser les 300 000 visiteurs » ambitionne le chef de service.
Pour attirer tout ce public, la ville de Menton doit compter sur des agrumes résistants. « Un des enjeux de la Fête du citron, c’est d’avoir des fruits qui tiennent les deux semaines de fruitage et d’exposition » développe l’ingénieur. Pour s’assurer de la durée de vie des agrumes, le directeur du service des jardins est parti en Espagne. L’objectif ? « Vérifier la maturité des produits. » D’autant que la météo paraît clémente. « C’est une super nouvelle » s’enthousiasme
Christophe, « mais plus il fait chaud, plus les fruits dépérissent. » Or, ces agrumes représentent plus de 80 % des motifs, « le reste est constitué de polystyrène ou de plastazote, ils sont nécessaires pour les visages des motifs. » Chaque année, la ville doit changer près de 15 à 20 % de ses agrumes.
Tout un monde dans un jardin
Des motifs magistraux pour cette édition 2020. «Le thème des fêtes du monde ouvre plusieurs possibilités, on a pu trouver des sujets originaux » détaille Christophe. Preuve en est, les agrumes ne sont pas arrivés que les Mentonnais sont déjà impatients. Les regards s’attardent sur les futurs motifs aux fruits d’or, tentant de deviner les traits des sculptures. « Ici ce sera un bavarois de 10 mètres sur un fût de bière » avertit le responsable, « là, une femme squelette », « même un éléphant géant ! » s’émerveille Christophe. La fête des lanternes en Thaïlande, les carnavals de Notting Hill et Darwin, la fête de la Muerte de Mexico… Tout ça ne résidera que dans 600 mètres de verdure. « On a beau se démener pendant des mois, le jeu en vaut la chandelle » avoue le responsable, «il n’y a pas plus belle récompense que de voir la réaction des gens quand ils découvrent tout ça. »