Le tunnel de Tende face à de nouveaux problèmes
Des travaux de maintenance seront nécessaires sur l’ancien tube, mais le gestionnaire italien des routes assure que l’axe ne sera fermé que de nuit, pour ne pas pénaliser la saison de ski à Limone
L’information, divulguée ce week-end par le maire de Tende, Jean-Pierre Vassallo, a mis le feu aux poudres côté italien. Le tunnel de Tende contraint à fermer pour des problèmes de structure ? Oui, mais pas dans les conditions cauchemardesques initialement avancées.
Alors que la reprise du chantier de construction d’un nouveau tube est prévue pour le mois de février (1), c’est bien de l’ancien tunnel – celui qu’empruntent aujourd’hui les automobilistes – qu’il est question, cette fois-ci.
Suite aux fortes intempéries de décembre, des infiltrations d’eau ont en effet causé des dégâts sur des morceaux en plâtre et sur le revêtement en briques du tunnel, construit au XIXe siècle. Des travaux de maintenance seront donc bien nécessaires.
Travaux hors week-ends
Mais contrairement aux rumeurs qui ont pu fuiter, ces derniers ne devraient pas impliquer une coupure de la circulation entre les vallées de la Roya et de la Vermenagna en pleine journée. En pleine saison touristique pour la station de ski de Limone. Le calendrier précis n’est pas encore connu, mais le gestionnaire des routes italiennes – l’Anas – est formel : « Compte tenu de l’importance du tunnel pour la circulation sur l’ensemble du territoire et aux frontières avec la France, les prochaines interventions seront programmées en fermant le tunnel uniquement pendant la plage horaire de nuit, en évitant les limitations le week-end, lorsque le trafic vers les stations de ski de la région est le plus intense. » Toujours par voie de communiqué, l’Anas explique par ailleurs que les premiers contrôles effectués sur site par des agents dédiés ont conduit à retirer certaines zones où le plâtre était particulièrement abîmé. Et ce lors d’une interruption temporaire de circulation, le 20 janvier au matin. L’étape suivante consistera à installer des renforts en acier sur le revêtement en briques. L’Anas aurait déjà identifié une entreprise en mesure de fournir ce matériel spécifique.
Face aux craintes d’affaissement des arcades du tunnel sur 80 mètres – à 700 m de l’entrée italienne – le maire de Limone, Massimo Riberi,
rassurait les troupes. Affirmant aux journalistes de la Stampa qu’il s’agissait là d’un « alarmisme injustifié et déplacé. Ce sont des infiltrations normales qui ne comportent pas de risques. De plus, en cas de danger réel, le tunnel aurait déjà été fermé par l’Anas. »
L’élu ne manquera pas pour autant d’aborder le sujet aujourd’hui, à Rome, lors d’une réunion avec le sous-secrétaire aux transports, Salvatore Margiotta.
Souhait ferroviaire
Cette nouvelle épine dans la dorsale du tunnel a ravivé un souhait régulièrement exprimé par les défenseurs de la ligne ferroviaire Nice-Breil-Cuneo : que les trains français soient autorisés à s’arrêter en gare de Limone. De manière à ce que les vallées française et italienne ne soient pas isolées en cas de nouveau problème sur les tunnels.
Le nouveau – dont le chantier a été repris en main par la société Edilmaco – devrait être achevé d’ici à la fin 2021. Avant que le tunnel historique ne soit reconstruit à la même taille pour le deuxième semestre 2024. Si tout va bien...
Les travaux de doublement du tunnel sont à l’arrêt depuis la découverte d’un scandale de vol de ferraille en mai 2017.