Eric Boullier aux commandes
L’ex-patron de l’écurie McLaren Racing a été nommé hier directeur général du GIP Grand Prix de France. Sa mission : inscrire l’épreuve dans la durée et ramener le spectacle au Castellet
Conseiller stratégique et ambassadeur de l’épreuve depuis un an, cet ingénieur de 46 ans succède à Gilles Dufeigneux à la direction générale du groupement d’intérêt général (GIP) présidé par Christian Estrosi. Il s’attelle d’ores et déjà à la préparation de l’édition 2020, du 26 au 28 juin au Castellet.
Comment abordez-vous cette nouveau fonction ?
J’avais jusque-là un rôle consultatif. Je vais désormais travailler à plein temps pour faire en sorte d’inscrire le Grand Prix de France dans la durée. Les équipes ont réalisé un travail fantastique sur lequel il faut maintenant capitaliser.
Vos priorités ?
Nous devons faire grandir la notoriété du Grand Prix. Il a été absent de France pendant dix ans, ce qui fait que nous sommes encore considérés comme les petits nouveaux. Nous devons aujourd’hui attirer un nouveau public et augmenter les retombées pour la région.
Le tracé du Castellet est jugé trop monotone. Comptez-vous le faire évoluer ?
Nous avons engagé une réflexion importante sur ce sujet. Il est vrai que ce tracé ne convient pas forcément aux F modernes. De nombreux échanges ont été organisés avec la FOM, l’autorité organisatrice de la F et le circuit PaulRicard. Plusieurs solutions permettant d’augmenter significativement les possibilités de dépassements tout en conservant l’ADN du circuit ont été proposées. Elles sont en cours d’homologation auprès de la FIA. On y est presque !
Les problèmes pour accéder au circuit, c’est vraiment du passé ?
Le public a été un peu traumatisé la première année. Tout a été revu, et en , il n’y a pas eu le moindre problème. Nous allons encore améliorer le dispositif en faisant notamment venir des bus de plusieurs villes de France, et même de l’étranger. Nous remettrons en place cette année le système de navettes et de parking à La Ciotat et au Castellet, permettant de rejoindre le circuit en ’. Nous reconduisons les opérations de covoiturage et de guidage avec Waze. Nous connaissons parfaitement la capacité des routes et sommes en mesure d’anticiper.
Trois pilotes français, un Charles Leclerc en pleine ascension : le Grand Prix profitera-t-il de cette dynamique ?
Toutes les étoiles sont alignées. Le public aura envie de venir les soutenir au Castellet. Avoir un tel Grand Prix avec autant de Français engagés, c’est une aubaine. Par ailleurs, le fait qu’un pilote comme Charles Leclerc souhaite avoir sa tribune au Castellet montre bien l’intérêt pour notre Grand Prix. C’est une vraie fierté pour nous.
Il n’y aura pas cette année de courses de F et F. Par quoi allez-vous les remplacer ?
Il est un peu trop tôt pour le dire, nous sommes toujours en cours de négociation. Ce que je peux vous assurer, c’est que nous avons pensé au public ! Il y aura deux courses support très animées, dans l’esprit du Grand Prix de France. Par ailleurs, nous célébrerons les ans du circuit PaulRicard et les ans de la Formule . Nous allons recréer un paddock à l’ancienne avec les F qui ont marqué l’histoire du Grand Prix de France.
Ce sera l’occasion de redécouvrir des motorisations de légende, V, V, V, turbo... Une belle fête en perspective, présence de nombreux anciens pilotes. Le public pourra accéder gratuitement à ce paddock pendant trois jours.
Au niveau de l’équilibre financier, où en est le Grand Prix de France ?
C’est un projet d’ensemble sur cinq ans. Là aussi, nous devons nous inscrire dans la durée. Nous sommes en train de construire et de reprendre notre place dans un calendrier mondial où la concurrence est féroce. Nous avons créé une identité autour du premier Grand Prix de l’été, nous lui avons donné une visibilité énorme avec plus de cent millions de téléspectateurs, ce qui bénéficie à toute la région en terme d’image. Le Grand Prix de France doit maintenant devenir incontournable et nous devons tout mettre en oeuvre pour pérenniser cet investissement.