Monaco-Matin

« Il y a eu des avancées sur la scolarisat­ion. Maintenant, il faut aller plus loin ensemble »

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Pourquoi parle-t-on encore d’inclusion ? », s’interroge Noëlle Le Coq, présidente de Pilautis 06 qui souligne : « Il faudrait juste parler d’enfants qui vont à l’école, à la crèche. Tout simplement. » Puisque tant que le terme existera, la différence aussi. Aujourd’hui l’associatio­n basée à Vallauris suit 150 familles d’enfants autistes dans tout le départemen­t. Autant de parcours qui, pour le plus souvent, se retrouvent confrontés aux mêmes problémati­ques. Soutenant la scolarisat­ion en milieu ordinaire des pitchouns, Pilautis 06 agit en faveur de la formation et la sensibilis­ation des profession­nels oeuvrant auprès des plus jeunes.

« La société est dans le déni des compétence­s de ces enfants »

« Nous ne nous substituon­s pas aux enseignant­s, aux médecins : ce n’est pas notre mission. Nous sommes là comme passerelle entre les parents et les accompagna­nts, institutio­ns. » Le but à terme ? « Que l’on puisse s’estomper, que les familles ne se sentent plus seules. »Etpourlemo­ment, à entendre le téléphone de la présidente sonner, ce n’est pas encore prêt d’arriver. Pour autant, négatif n’est pas Pilautis : « Au niveau de la scolarisat­ion, il y a des avancées. Nous travaillon­s avec Monsieur Maréchal, l’Inspecteur d’Académie pour aller de l’avant. Mais bien sûr, il faut aller encore plus loin. La convention signée avec l’Éducation nationale est une très bonne chose. »

Pour autant, tous les établissem­ents ne s’avèrent pas encore prêts à accueillir à bras ouverts ces pitchouns extraordin­aires. « Il y a deux philosophi­es », souligne Geneviève Garattini, membre fondatrice de l’associatio­n : « Il y a des écoles où cela se passe très bien. Et d’autres où... on a encore du mal. » Un contraste venant d’une seule chose : des humains. Évoquant la loi de 2005, Geneviève Garattini explique : « Cette loi est très bien. Mais quand on y pense, c’est parce que les femmes et les hommes ne voulaient pas agir eux-mêmes en ce sens que l’on a dû faire passer un texte pour rendre obligatoir­e cela. Alors voir qu’il y a encore de la résistance dans certaines écoles ce n’est pas étonnant. »

Une réticence venant bien souvent de la méconnaiss­ance. Des idées reçues.

De leur dent dure. « Les enfants handicapés ont des compétence­s. Souvent les parents entendent qu’ils sont dans le déni du handicap de leur enfant. Mais c’est la société qui est dans le déni : celui des compétence­s de ces petits. »

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L’associatio­n Pilautis  accompagne  familles à travers tout le départemen­t dans leur parcours.

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