Lourde chute à vélo : € d’amende avec sursis
Habituellement, les lésions lors des balades à vélo sont sans conséquences graves. Juste quelques hématomes ou contusions constatées. Mais, dans l’affaire évoquée devant le tribunal correctionnel, la concentration d’amateurs de la petite reine a failli tourner au drame le 12 mai dernier, vers 10 h 30. Sur la voie rapide, un cycliste déchausse dans le groupe. Déstabilisé, il voit la roue avant de son cycle heurter la roue arrière de celui de la victime, qui chute. Fractures, traumatismes, perte de connaissance… La quinquagénaire est transportée à l’hôpital. Neuf mois plus tard, à la barre, la plaignante, membre d’un club cagnois, a fait part de ses blessures, d’un rétablissement difficile et douloureux afin que les juges prennent en compte le préjudice subi.
« Le cafouillage des assureurs »
« Je ne me rappelle plus rien, annonce-t-elle d’emblée. J’ai vu mon accident sur la vidéo à la Sûreté publique après quatre-vingt-quinze jours d’ITT. » Son conseil, Me Aurélie Huertas, du barreau de Nice, poursuit : « C’était au cours d’une sortie de Menton à Cagnes-sur-Mer. Après avoir chuté, ma cliente a perdu connaissance pendant quarantecinq minutes et a dû suspendre ses activités pendant trois mois. Aujourd’hui, elle a toujours la crainte de remonter à vélo et souffre encore des conséquences de l’accident. » L’avocate va signaler «lecafouillage des assureurs qui se sont renvoyé la balle. Aujourd’hui, la compagnie Allianz, représentée ici par mon confrère Me Yann Lajoux, a consenti à prendre en charge la responsabilité du cycliste. Nous réclamons 8000 € de provision et une expertise médicale ».
De son côté, le prévenu a reconnu les faits. « C’est une maladresse. En danseuse, j’ai trop appuyé sur la pédale et j’ai ripé. C’est la première fois… »
À la question de sécurité à observer dans un rassemblement cycliste, posée par le président Jérôme Fougeras-Lavergnolle, le retraité de 70 ans a estimé l’absence de paramètres au niveau des distances à tenir entre chaque vélo.
La peine la plus légère possible
Après l’analyse d’une faute aux fortes conséquences, le premier substitut Olivier Zamphiroff a requis une amende assortie du sursis. Mais ce dossier n’aurait-il pas pu éviter cette tournure pénale pour la défense ? « La victime n’arrivait pas obtenir réparation, avance Me Laure Teresi, du barreau de Grasse. Elle a dû déposer plainte. Mon client s’est demandé ce qui lui arrivait. Il avait peur d’aller en prison ! Cette procédure aura au moins l’avantage de dénouer le problème compliqué des responsabilités entre assurances. Je sais qu’une nouvelle loi en Principauté peut dispenser de la peine. Alors je vous demande la plus grande clémence. »
Le tribunal a condamné le prévenu à la peine la plus légère puisée dans l’arsenal juridique monégasque : 100 € d’amende avec sursis et expertise médicale accordée. Plus le versement de 5 000 € de provision à la demanderesse.