Nice : les activistes qui avaient souillé une banque, jugés fin
Les neuf militants altermondialistes qui avaient souillé la façade de la Société Générale, le 26 octobre 2019, à Nice, devront patienter dix mois de plus avant d’être jugés. Hier, le tribunal correctionnel a renvoyé l’affaire au 17 décembre. Un souhait de la défense, par solidarité avec la grève des avocats.
Cinq hommes et quatre femmes, âgés de 29 à 66 ans, répondent de « destruction de bien d’autrui » et « participation à un groupement formé en vue de commettre des dégradations ». Presque tous étaient, jusqu’ici, inconnus de la justice, à l’exception d’un prévenu, déjà condamné pour des infractions de nature familiale ou routière.
Ces activistes sont poursuivis pour avoir projeté du blanc de Meudon mélangé à du charbon, sur la façade de la banque située au 8 avenue Jean-Médecin. Cette action visait à dénoncer les pratiques de « banques sales », pointées du doigt pour leur implication dans l’évasion fiscale ou les énergies fossiles. D’autres actions similaires ont encore eu lieu à travers la France au cours du week-end écoulé.
Actions symboliques messages politiques
Ces militants estiment la réponse judiciaire « disproportionnée », selon leurs avocats et le porte-parole d’Attac France. Raphaël Pradeau était présent hier, avec une soixantaine de militants venus contester les poursuites judiciaires. « Ailleurs, ces actions ont toujours été comprises pour ce qu’elles sont : des actions symboliques pour faire passer des messages politiques, insistet-il. À Nice, on a l’impression que ce sont juste des délinquants venus dégrader la Société Générale ! »
La banque n’était pas représentée hier. Elle a adressé des devis de nettoyage évalués à 12 000 euros, précise la défense, avec un sourire désapprobateur. Mes Maeva Binimelis, Cécilia Mollot et Benjamin Taïeb ont plaidé la fin des obligations prévues par le contrôle judiciaire. Le tribunal présidé par Alain Chemama a levé l’obligation de pointer. Mais il maintient l’interdiction pour ces militants de se rencontrer et de manifester devant la Société Générale.
En raison de l’engorgement de l’activité judiciaire, lié à cinq semaines de grève, l’affaire ne sera donc pas jugée avant la fin de l’année.