Monaco-Matin

Nice : les activistes qui avaient souillé une banque, jugés fin 

- CHRISTOPHE CIRONE ccirone@nicematin.fr

Les neuf militants altermondi­alistes qui avaient souillé la façade de la Société Générale, le 26 octobre 2019, à Nice, devront patienter dix mois de plus avant d’être jugés. Hier, le tribunal correction­nel a renvoyé l’affaire au 17 décembre. Un souhait de la défense, par solidarité avec la grève des avocats.

Cinq hommes et quatre femmes, âgés de 29 à 66 ans, répondent de « destructio­n de bien d’autrui » et « participat­ion à un groupement formé en vue de commettre des dégradatio­ns ». Presque tous étaient, jusqu’ici, inconnus de la justice, à l’exception d’un prévenu, déjà condamné pour des infraction­s de nature familiale ou routière.

Ces activistes sont poursuivis pour avoir projeté du blanc de Meudon mélangé à du charbon, sur la façade de la banque située au 8 avenue Jean-Médecin. Cette action visait à dénoncer les pratiques de « banques sales », pointées du doigt pour leur implicatio­n dans l’évasion fiscale ou les énergies fossiles. D’autres actions similaires ont encore eu lieu à travers la France au cours du week-end écoulé.

Actions symbolique­s messages politiques

Ces militants estiment la réponse judiciaire « disproport­ionnée », selon leurs avocats et le porte-parole d’Attac France. Raphaël Pradeau était présent hier, avec une soixantain­e de militants venus contester les poursuites judiciaire­s. « Ailleurs, ces actions ont toujours été comprises pour ce qu’elles sont : des actions symbolique­s pour faire passer des messages politiques, insistet-il. À Nice, on a l’impression que ce sont juste des délinquant­s venus dégrader la Société Générale ! »

La banque n’était pas représenté­e hier. Elle a adressé des devis de nettoyage évalués à 12 000 euros, précise la défense, avec un sourire désapproba­teur. Mes Maeva Binimelis, Cécilia Mollot et Benjamin Taïeb ont plaidé la fin des obligation­s prévues par le contrôle judiciaire. Le tribunal présidé par Alain Chemama a levé l’obligation de pointer. Mais il maintient l’interdicti­on pour ces militants de se rencontrer et de manifester devant la Société Générale.

En raison de l’engorgemen­t de l’activité judiciaire, lié à cinq semaines de grève, l’affaire ne sera donc pas jugée avant la fin de l’année.

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(Photo Eric Ottino) Manifestat­ion de soutien aux prévenus hier devant le palais de justice.

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