Vous avez dit Pixar ?
Notre avis
Les studios Pixar auraient pu avoir cette idée de scénario, qui mélange Vice Versa et Toy Story. Le passage à l’adolescence, le rapport au père (poule) et à la mère (morte), la romance du papa rêveur (Omar Sy) avec la voisine futée (Bérénice Béjo), le monde de l’enfance représenté comme un studio de cinéma, les clins d’oeil à la culture ciné (de Blanche Neige à The Artist) et pop... On imagine bien les armées de scénaristes et de dessinateurs de Pixar plancher sur le sujet avec passion et accoucher d’un nouveau chef-d’oeuvre à la Toy Story. Sauf que c’est un scénariste français (Bruno Merle) qui a eu l’idée du film et que c’est Michel Hazanavicius (OSS 117, The Artist) qui l’a réalisé. Sans avoir l’air fauché, le résultat laisse quand même un goût de « pas assez ». Pas assez développé, pas assez écrit, pas assez designé (les décors et les effets numériques sont criards et moches), pas assez incarné, surtout. Le sourire solaire, la dégaine et l’humour au second degré d’Omar Sy ne suffisent pas à donner un supplément d’âme à cette jolie fable. A-t-on vraiment envie de le voir en collant fluos ? Le rôle, en tout cas, ne risque pas de lui valoir un Oscar. À ses côtés, François Damiens incarne un méchant assez truculent et Bérénice Bejo est l’atout charme du film. Mais elle est beaucoup moins bien
The Artist filmée que dans et manque de peps.
Hazanavicius, dont on avait beaucoup aimé la parodie de Godard (Le Redoutable), semble ici perdu hors de son continuum temporel, qui débute aux slapsticks, passe par l’âge d’or d’Hollywood (La Classe américaine) et s’arrête peut-être à Godard. On ne le sent pas totalement investi dans le projet. Le Prince oublié reste un chouette film, divertissant et drôle. Mais on a l’impression que le réalisateur est passé à côté de quelque chose. Un grand film, peut-être.