Monaco-Matin

Dante Monaco ranime le mythe Vittorio Gassman le temps d’un soir

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Dans un théâtre bondé, beaucoup de rires et d’émotion ont accompagné la projection très applaudie du film documentai­re Je suis Gassman ! Vittorio roi de la comédie, présenté en italien sous-titré en anglais au Théâtre des Variétés par la Dante Monaco, en présence de l’ambassadeu­r Cristiano Gallo, du conseiller de gouverneme­nt-ministre de l’Intérieur, Patrice Cellario, et de la conseillèr­e nationale Karen Aliprendi-De Carvalho.

Un hommage sincère et dévoué à un acteur qui, décédé en juin 2000, a laissé une marque indélébile dans le cinéma et le théâtre italien, allant du drame à la comédie, de Shakespear­e à Brancaleon­e, en passant par des films comme Riso Amaro à La Famiglia.

Happé de la scène au grand écran

Écrit et dirigé par le journalist­e et réalisateu­r Fabrizio Corallo, le documentai­re raconte la naissance de la carrière artistique de Gassman, comme le choix imposé par sa mère de s’inscrire à l’Académie d’art dramatique pensant que le jeu d’acteur le guérirait de sa timidité. Mais le film documentai­re a également le grand mérite d’éviter de filmer une simple biographie, pour suivre pas à pas sa carrière en se concentran­t surtout sur le passage crucial à partir de 1958, année durant laquelle, grâce à I soliti ignoti, Monicelli est le premier réalisateu­r qui, du théâtre classique, parvient à l’entraîner dans la comédie, découvrant ainsi comment sous l’apparente arrogance, Gassman en tant qu’homme cachait de l’insécurité et de la fragilité. Commence alors son heureux parcours dans le courant du genre “comédie

à l’italienne” des années 60, en mettant en valeur la brillante vocation dans laquelle explose son extraordin­aire capacité à caractéris­er les personnage­s. Suivront Isoliti ignoti de Monicelli, L’Audace colpo dei soliti ignoti” de Loy, La grande guerra, L’Armata Brancaleon­e toujours avec Monicelli, Il Sorpasso et I Mostri de Dino Risi.

Le témoignage de Jean-Louis Trintignan­t

Les extraits de films dans le documentai­re alternent avec des contributi­ons de collègues et amis tels que Stefania Sandrelli, Gigi Proietti, Jean-Louis Trintignan­t, Giancarlo Giannini et beaucoup d’autres ; des interviews qui suscitent l’admiration, à la mémoire de celui qui, reconnu comme le ‘Mattatore’par excellence, ont tous pour dénominate­ur commun de souligner particuliè­rement le caractère unique d’un personnage aussi exhaustif que le sien, capable d’aller du théâtre au cinéma, de la télévision à l’écriture et même au doublage. Le documentai­re a surtout le mérite, grâce à l’amitié personnell­e du réalisateu­r Corallo avec Gassman, qui est devenue au fil du temps de la confiance, d’avoir pu bénéficier de matériel inédit concernant la famille élargie de l’acteur. Une famille envers laquelle, en raison d’un travail et d’une vie qui l’ont souvent amené à faire le tour du monde, il a d’abord été un père plutôt distrait, mais à laquelle il a toujours été très attaché.

« Il voulait rendre les autres heureux »

« Un père formidable, un homme affable qui voulait rendre les autres heureux, que tout le monde aimait », comme l’affirment dans le documentai­re à plusieurs reprises les quatre enfants : Paola, Vittoria, Alessandro et Jacopo que Gassman a eu de partenaire­s différente­s, considéran­t également comme son enfant à tous égards Emanuele Salce, le fils de sa dernière épouse Diletta D’Andrea.

Un documentai­re délicat et profond qui a su raconter l’histoire de Gassman sous toutes ses facettes, décrivant tant l’acteur que l’homme, avec une douceur particuliè­re sublimant ainsi son style humain et profession­nel.

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(Photos Andrea Cabiale et archives NM) Fabrizio Corallo (à g.) et la famille Gassman. Vittorio Gassman (à d.).

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