Monaco-Matin

Tende : une lueur d’espoir pour le nouveau tunnel

Après les déclaratio­ns pessimiste­s du gouverneme­nt italien, les chances de voir redémarrer le méga chantier remontent, selon les élus français et italiens. Les prochains jours seront décisifs

- Textes : Christophe CIRONE ccirone@nicematin.fr Photos : Dylan MEIFFRET

ÀTende, ces jours-ci, le thermomètr­e passe allègremen­t de 2 à 12°C en l’espace d’une matinée. Les nouvelles en provenance d’Italie, elles aussi, soufflent le chaud et le froid.

Le méga chantier du col de Tende sera-t-il mené à bien à l’horizon 2024 ? Ou faudra-t-il tout reprendre à zéro ? Cette question, à quitte ou double, agite les élus de la Roya comme du Piémont.

Mardi, Salvatore Margiotta, sous-secrétaire d’Etat italien aux Transports, se montrait très pessimiste (notre édition de Menton de jeudi). Hier, un vent d’optimisme soufflait à nouveau au col de Tende.

« Il y a eu des rencontres à Rome, avec de nouveaux développem­ents. Et ce n’est pas terminé. Des développem­ents positifs peuvent survenir dans les tout prochains jours. Je suis confiante », assure Germana Avena, maire de Roccavione. Hier matin, l’élue piémontais­e expose les dernières tendances à son homologue Jean-Pierre Vassallo. Le téléphone portable du maire de Tende, lui aussi, chauffe fort ces jours-ci.

Compromis à l’étude

Vous n’avez rien suivi à cette commedia à l’italienne ? Résumons. 2014 : un chantier à plus de deux cents millions d’euros démarre au col de Tende. Il est piloté par l’Italie et co-financé par la France. Objectif : percer un second tunnel et réaménager l’ancien.

2017 : la justice italienne stoppe le chantier et met en examen 16 personnes, après la découverte du vol de 200 tonnes de matériaux. 2019 : le consortium turinois Edilmaco, deuxième lors de l’appel d’offres, reprend le flambeau de la Fincosit, géant du BTP éclaboussé par l’affaire. Le coût des travaux restants est estimé à 110 millions. Février 2020 : le chantier endormi s’anime peu à peu. Mais Edilmaco réclame une rallonge conséquent­e, après la découverte de nouvelles malfaçons et de surcoûts. Ce mardi, les négociatio­ns avec l’Anas (l’agence nationale des routes italiennes) étaient sur le point d’achopper. Mais selon nos informatio­ns, un compromis financier pourrait finalement se profiler.

Verdict imminent

Devant l’entrée du tunnel de Tende, Jean-Pierre Vassallo est à nouveau au téléphone. Il échange avec un responsabl­e d’Edilmaco. À l’issue, le maire se montre prudemment rassuré. Il observe toutefois que les autorités italiennes « n’ont plus de crédibilit­é », après une telle série de rebondisse­ments.

Au même instant, un véhicule de l’Anas s’arrête à notre hauteur. Depuis Turin, des opérateurs vidéo ont repéré le va-et-vient des journalist­es de Nice-Matin et La Stampa. Deux agents ont été dépêchés de Cuneo. Pour veiller à notre sécurité, mais aussi surveiller nos faits et gestes. Signe de la nervosité qui entoure ce chantier.

« Edilmaco a nettoyé », admet JeanPierre Vassallo, en longeant la route qui mène au tunnel : nouvelle signalétiq­ue, plots de béton bien alignés, filets orange... Mais le col de Tende reste un vaste chantier à ciel ouvert. « C’était un lieu magnifique », peste le maire, remonté contre cette « situation ubuesque ».

Une rupture du contrat avec Edilmaco induirait un nouvel appel d’offres. Soit plusieurs années de retard supplément­aires. « Ce serait une catastroph­e économique » ,estime Germana Avena. Elle espère une issue « positive » en début de semaine prochaine.

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 Jean-Pierre Vassallo, à l’entrée du tunnel historique de Tende, reçoit des nouvelles rassurante­s en provenance d’Edilmaco.  Ce consortium turinois a repris le chantier laissé en plan par la Fincosit, après le coup de filet de la justice en mai .  Depuis, le Départemen­t des Alpes-Maritimes a réalisé des travaux de sécurisati­on du « mur de la honte » érigé le long de la RD .
  Jean-Pierre Vassallo, à l’entrée du tunnel historique de Tende, reçoit des nouvelles rassurante­s en provenance d’Edilmaco.  Ce consortium turinois a repris le chantier laissé en plan par la Fincosit, après le coup de filet de la justice en mai .  Depuis, le Départemen­t des Alpes-Maritimes a réalisé des travaux de sécurisati­on du « mur de la honte » érigé le long de la RD .
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