« Cela fait cinq ans qu’on tourne autour du pot... »
Feu vert. Top départ. Un cortège de véhicules s’ébranle aussitôt en direction du col de Tende, quittant la France pour l’Italie. Il aura fallu patienter jusqu’à minutes. Puis feu rouge. Cette fois-ci, ce sont les véhicules en provenance d’Italie qui passent en sens inverse. La même scène, tous les jours. Et cela dure depuis des années. Thierry, « bientôt ans » ,est venu en famille de Porto-Vecchio. Direction Limone et les vacances au ski. Il s’attendait à « rester bloqué - minutes. On prend notre mal en patience ». Cette circulation alternée, combinée à la présence permanente de quatre sapeurs-pompiers à l’entrée du tunnel de Tende, est la condition pour le laisser ouvert. Thierry le comprend. Il n’a pas oublié l’incendie meurtrier du Saint-Gothard en . « Ça fait réfléchir ! Ces tunnels à double sens en monotube, c’est évidemment dangereux. » Mais au vu des contraintes à Tende, il ne « voudrait pas avoir à passer le tunnel tous les jours ».
Tel est précisément le cas de Pierre-Michel Berlière, ans. Il vit à Castérino, mais travaille dans la location de motoneiges à Limonetto.
« Cela fait cinq ans qu’on tourne autour du pot avec ce tunnel, s’agace-t-il. Cela devient très compliqué financièrement de travailler. On est à la merci des fermetures pour les travaux, pour l’entretien. Il arrive très souvent que l’on reste bloqué une ou deux heures à cause d’un incident dans le tunnel ». Et le plan B via Savone représente... h de route. « Si on a des rendezvous, ce n’est pas possible ! » Le tunnel historique a été percé en , rappelle Pierre-Michel Berlière. «Ila été fait en - ans avec un pic, une pelle et de la poudre noire. Et là, en cinq ans, on a creusé même pas deux kilomètres ! C’est insupportable. Pour désenclaver la vallée, il suffit de percer le tunnel. Mais il faudrait que ça bouge. »