Crado et compagnie
Ainsi donc, un sombre activiste russe, recherché par la police depuis le janvier pour « dégradation en bande organisée par moyen dangereux », s’arroge, seul, le droit de décrocher le scalp de l’un des principaux candidats à la mairie de Paris. Estimant que le discours de Benjamin Griveaux sur les valeurs familiales n’était pas en phase avec ses actes, Piotr Pavlenski, condamné le janvier à trois ans de prison dont deux avec sursis pour avoir mis le feu à la façade d’une succursale de la Banque de France à Paris, a choisi de rendre publiques des vidéos intimes qui n’auraient jamais dû cesser de l’être. En trois clics, ce justicier aux petits pieds, béat d’admiration pour « la France révolutionnaire » et des « gilets jaunes » a brisé net la carrière de l’ancien porte-parole du gouvernement et ruiné sa réputation. Pour avoir diffusé ces images à caractère sexuel, l’énergumène s’expose à deux ans de prison et € d’amende. Cela ne lui fait ni chaud
ni froid. Seul « Redoutables amplificateurs,
compte le les réseaux sociaux résultat : le chaos indescriptible autorisent tout, sans limites, sans contrôles et sans filtres. » provoqué du côté de la majorité et le discrédit terrible jeté une nouvelle fois sur la classe politique. Des dégâts dont Benjamin Griveaux est, lui aussi, responsable. Comment l’ex-collaborateur de DSK, qui a suivi de près le scandale du Sofitel de New York et ses conséquences, a-t-il pu se montrer aussi inconséquent en faisant circuler de telles images ? Lui qui promettait aux habitants de la capitale « une ville propre » se retrouve, en quelques heures, victime d’une campagne extraordinairement sale. Ce n’est pourtant pas la première fois qu’une période électorale se révèle propice aux dérapages crados et aux polémiques de caniveau. Cela existe depuis la nuit des temps, des plus petits villages jusqu’à l’échelon national. S’il n’y a rien de bien neuf sous le soleil, les méthodes et les supports de diffusion évoluent à vitesse grand V. Redoutables amplificateurs, les réseaux sociaux autorisent tout, sans limites, sans contrôles et sans filtres. Il faut s’y résoudre, ce n’est malheureusement qu’un début.