« On n’est pas au Club Med ! »
seulement des années plus tard, qu’enfin, une spécialiste à Paris, à l’issue d’une semaine de tests, nous a annoncé que Marie était autiste. » À la surprise – « En 1990, l’autisme, on en parlait peu, pour nous c’était des personnes mutiques et qui s’automutilaient ! » – succède le soulagement : « Notre enfant appartenait enfin à une catégorie. » Marie ellemême réagit très positivement. « Elle était très heureuse d’apprendre le diagnostic, et s’est mise à le dire à tout le monde : “Je suis autiste !” Elle a compris qu’il s’agissait d’un trait de sa personnalité. » Par la suite, Marie passera 13 ans dans les Pyrénées-Atlantiques, au foyer de vie « L’Abri montagnard » pour adultes autistes. « Les premiers six mois, le psychiatre nous a interdit
« Ils ont saccagé Marie »
Marie réclame quand même sa mère, qui lui envoie des colis régulièrement. Et le couple se rend aussi souvent qu’il le peut sur place. Mais, avec l’âge, ces déplacements deviennent des épreuves. « On s’est dit qu’il fallait que l’on trouve une solution plus proche de notre domicile. » Lorsqu’ils apprennent l’ouverture d’un centre pour adultes handicapés à Cannes, ils sont soulagés. «On a pensé : c’est idéal… La réalité, c’est qu’ils ont saccagé Marie. » Totalement désoeuvrés, encadrés par du personnel non formé, les résidents se battent
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