Attestation de déplacement à découper
Report des échéances de prêts, suspension des prélèvements aides à la trésorerie, les banques se mobilisent pour accompagner les entreprises azuréennes
En pleine adaptation de leur organisation elles aussi, comment les banques font-elles pour relayer les mesures gouvernementales ? Échéances de prêts, prélèvements, trésorerie, quelle réalité sur le terrain ?
Priorité aux entreprises
« Pour l’heure, les professionnels et les entreprises qui subissent de plein fouet le confinement, qui voient leur chiffre d’affaires disparaître et dont les trésoreries sont éprouvées sont notre priorité, assure José Santucci, le directeur général du Crédit Agricole Provence Côte d’Azur (PCA), banque mutualiste très impliquée dans le financement des entreprises et des professionnels. Nous sommes mobilisés. Notre mot d’ordre est agilité et réactivité dans nos décisions comme nos organisations. La situation sanitaire évolue en permanence, les mesures d’accompagnement à l’économie se mettent progressivement en place, nous nous y adaptons. » Même réalité à la Caisse d’Épargne Côte d’Azur (CECAZ), banque mutualiste elle aussi très présente dans le financement de l’économie azuréenne, qui concentre actuellement son activité sur les professionnels et les entreprises. « Notre priorité est de soutenir l’économie, d’éviter la casse dans les entreprises et, par ricochet, chez les particuliers », indique Jacques-Olivier Hurbal, membre du directoire en charge du pôle Banque des décideurs en Région à la CECAZ.
À distance, suivi humain
Depuis quinze jours, le Crédit Agricole PCA est dans une démarche proactive : jeudi, il avait contacté 90 % de ses clients professionnels et entreprises (les 10 % autres n’étant pas concernés – tabac, pharmacie…). 45% d’entre eux ont demandé une pause crédit et 25 % un financement d’accompagnement : « Les professionnels impactés très directement par les fermetures (bars, restaurants…) ont réagi très rapidement. Les autres demandent un peu plus de temps pour analyser les situations et déterminer les besoins précis. »
À la Caisse d’Épargne Côte d’Azur, l’heure est aussi à l’adaptation du fonctionnement au quotidien. « On ne reçoit plus de clients dans nos centres d’affaires mais on reste très en contact avec eux pour étudier les dossiers et surtout pour échanger. Le but est aussi d’évacuer le côté anxiogène du moment .»
Des mesures positives
Et Jacques-Olivier Hurbal de l’assurer : « Les mesures prises par le gouvernement avec le relais des banques sont de nature à éviter le pire, à préserver l’avenir et apporter une vraie réponse. Il ne faut pas céder à la panique. »
« Sur le relais des mesures de BPI, nous avons encore besoin de précisions, notamment sur les 300 Mds€ de garantie pour frais de trésorerie qui seraient mis en place, constate José Santucci. Mais ça va se faire. Les choses se précisent chaque jour. »
Prêts et prélèvements
Au Crédit Agricole PCA, parmi les mesures d’urgence, l’heure est au décalage des échéances. La CECAZ, elle, est en train de mettre en place un dispositif de report d’échéances sans frais ni changement de taux sur six mensualités de manière industrielle sur certains secteurs d’activité et de manière individuelle pour beaucoup de ses clients et sur les prélèvements de type URSSAF, elle invite à se conformer au dispositif mis en place par l’organisme.
Points de vigilance
Jacques-Olivier Hurbal de préciser : « Le Groupe BPCE, avec ses filiales BPCE Lease et BPCE Factor, travaille sur des dispositifs d’aménagement de crédit-bail et d’accélération de mise à disposition de trésorerie pour l’affacturage. La CECAZ reste très attentive à la gestion des flux sur les comptes de ses clients pour éviter une recrudescence des escroqueries. On a un vrai point de vigilance. »
Même conseil au Crédit Agricole PCA où José Santucci appelle à « ne pas abandonner la sécurité, sanitaire certes mais aussi digitale ». « Le véritable problème est pour les entreprises qui étaient déjà en difficultés avant la crise, celles qui avaient déjà une notation Banque de France dégradée, souligne-t-il. Il reste encore des inconnues. Les projections tendent vers une crise avec une courbe économique en forme de U, plutôt qu’en V ou en L, mais aujourd’hui, les scénarios relèvent plus du divinatoire que de l’analyse. »
Et le financement ?
Au Crédit Agricole PCA comme à la CECAZ, les commerciaux continuent d’étudier les dossiers de financement. Même si peu de demandes se font actuellement jour. « Le directoire se réunit toujours, à distance bien sûr, mais on est en capacité de valider des dossiers. On gère le présent tout en pensant à l’avenir. »