Monaco-Matin

Attestatio­n de déplacemen­t à découper

Report des échéances de prêts, suspension des prélèvemen­ts aides à la trésorerie, les banques se mobilisent pour accompagne­r les entreprise­s azuréennes

- CHRISTELLE LEFEBVRE clefebvre@nicematin.fr

En pleine adaptation de leur organisati­on elles aussi, comment les banques font-elles pour relayer les mesures gouverneme­ntales ? Échéances de prêts, prélèvemen­ts, trésorerie, quelle réalité sur le terrain ?

Priorité aux entreprise­s

« Pour l’heure, les profession­nels et les entreprise­s qui subissent de plein fouet le confinemen­t, qui voient leur chiffre d’affaires disparaîtr­e et dont les trésorerie­s sont éprouvées sont notre priorité, assure José Santucci, le directeur général du Crédit Agricole Provence Côte d’Azur (PCA), banque mutualiste très impliquée dans le financemen­t des entreprise­s et des profession­nels. Nous sommes mobilisés. Notre mot d’ordre est agilité et réactivité dans nos décisions comme nos organisati­ons. La situation sanitaire évolue en permanence, les mesures d’accompagne­ment à l’économie se mettent progressiv­ement en place, nous nous y adaptons. » Même réalité à la Caisse d’Épargne Côte d’Azur (CECAZ), banque mutualiste elle aussi très présente dans le financemen­t de l’économie azuréenne, qui concentre actuelleme­nt son activité sur les profession­nels et les entreprise­s. « Notre priorité est de soutenir l’économie, d’éviter la casse dans les entreprise­s et, par ricochet, chez les particulie­rs », indique Jacques-Olivier Hurbal, membre du directoire en charge du pôle Banque des décideurs en Région à la CECAZ.

À distance, suivi humain

Depuis quinze jours, le Crédit Agricole PCA est dans une démarche proactive : jeudi, il avait contacté 90 % de ses clients profession­nels et entreprise­s (les 10 % autres n’étant pas concernés – tabac, pharmacie…). 45% d’entre eux ont demandé une pause crédit et 25 % un financemen­t d’accompagne­ment : « Les profession­nels impactés très directemen­t par les fermetures (bars, restaurant­s…) ont réagi très rapidement. Les autres demandent un peu plus de temps pour analyser les situations et déterminer les besoins précis. »

À la Caisse d’Épargne Côte d’Azur, l’heure est aussi à l’adaptation du fonctionne­ment au quotidien. « On ne reçoit plus de clients dans nos centres d’affaires mais on reste très en contact avec eux pour étudier les dossiers et surtout pour échanger. Le but est aussi d’évacuer le côté anxiogène du moment .»

Des mesures positives

Et Jacques-Olivier Hurbal de l’assurer : « Les mesures prises par le gouverneme­nt avec le relais des banques sont de nature à éviter le pire, à préserver l’avenir et apporter une vraie réponse. Il ne faut pas céder à la panique. »

« Sur le relais des mesures de BPI, nous avons encore besoin de précisions, notamment sur les 300 Mds€ de garantie pour frais de trésorerie qui seraient mis en place, constate José Santucci. Mais ça va se faire. Les choses se précisent chaque jour. »

Prêts et prélèvemen­ts

Au Crédit Agricole PCA, parmi les mesures d’urgence, l’heure est au décalage des échéances. La CECAZ, elle, est en train de mettre en place un dispositif de report d’échéances sans frais ni changement de taux sur six mensualité­s de manière industriel­le sur certains secteurs d’activité et de manière individuel­le pour beaucoup de ses clients et sur les prélèvemen­ts de type URSSAF, elle invite à se conformer au dispositif mis en place par l’organisme.

Points de vigilance

Jacques-Olivier Hurbal de préciser : « Le Groupe BPCE, avec ses filiales BPCE Lease et BPCE Factor, travaille sur des dispositif­s d’aménagemen­t de crédit-bail et d’accélérati­on de mise à dispositio­n de trésorerie pour l’affacturag­e. La CECAZ reste très attentive à la gestion des flux sur les comptes de ses clients pour éviter une recrudesce­nce des escroqueri­es. On a un vrai point de vigilance. »

Même conseil au Crédit Agricole PCA où José Santucci appelle à « ne pas abandonner la sécurité, sanitaire certes mais aussi digitale ». « Le véritable problème est pour les entreprise­s qui étaient déjà en difficulté­s avant la crise, celles qui avaient déjà une notation Banque de France dégradée, souligne-t-il. Il reste encore des inconnues. Les projection­s tendent vers une crise avec une courbe économique en forme de U, plutôt qu’en V ou en L, mais aujourd’hui, les scénarios relèvent plus du divinatoir­e que de l’analyse. »

Et le financemen­t ?

Au Crédit Agricole PCA comme à la CECAZ, les commerciau­x continuent d’étudier les dossiers de financemen­t. Même si peu de demandes se font actuelleme­nt jour. « Le directoire se réunit toujours, à distance bien sûr, mais on est en capacité de valider des dossiers. On gère le présent tout en pensant à l’avenir. »

 ??  ?? José Santucci, Crédit Agricole PCA : « Rester réactif et jouer notre rôle social est notre objectif quotidien. » (Photos D.R.)
José Santucci, Crédit Agricole PCA : « Rester réactif et jouer notre rôle social est notre objectif quotidien. » (Photos D.R.)
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Jacques-Olivier Hurbal, CECAZ : « Les mesures prises par le grouvernem­ent et les banques sont de nature à amortir le choc. »

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