Monaco-Matin

La chloroquin­e va être

Depuis hier, les hôpitaux niçois font partie de la deuxième vague d’établissem­ents choisis par le gouverneme­nt pour proposer aux patients ce protocole aux premiers résultats encouragea­nts

- ANTOINE LOUCHEZ alouchez@nicematin.fr

La nouvelle est tombée hier matin d’un tweet triomphant mais évasif du maire de Nice, Christian Estrosi. « J’ai obtenu satisfacti­on. #Nice06 et son CHU validés et approvisio­nnés pour mettre en place le protocole du professeur Didier Raoult avec consenteme­nt des familles. Il serait souhaitabl­e que, dans les mêmes conditions, la médecine de ville soit habilitée à le prescrire. »

Ce protocole, défendu depuis l’arrivée du coronaviru­s par l’infectiolo­gue en chef de l’Institut hospitalo-universita­ire de Marseille, est basé sur la chloroquin­e, un médicament aujourd’hui principale­ment prescrit pour lutter contre le paludisme.

Quatre traitement­s testés à Nice

Il est défendu par une partie de la classe politique, dont le prince Albert-II de Monaco et Christian Estrosi, qui, touchés, disent se soigner grâce à ce protocole. Le traitement suscite des espoirs, mais divise encore le monde scientifiq­ue, à cause de ses effets secondaire­s et le trop faible nombre de patients sur lequel portent les études du professeur Raoult. Contacté, le CHU de Nice confirme par communiqué que les établissem­ents niçois ont été choisis par « les autorités de santé » pour « tester quatre traitement­s expériment­aux contre le Covid-19, dont l’hydroxychl­oroquine. » Pas seulement la chloroquin­e, donc. Mais c’est sans conteste le plus médiatique. Samedi, nos confrères des Echos révélaient que le gouverneme­nt a autorisé un essai clinique de grande ampleur de ce médicament (nos éditions d’hier). Ce test va être inclus dans l’essai « Discovery », une vaste étude pilotée par l’Inserm sur près de 3 200 patients européens.

Cet essai qui démarre cette semaine sera conduit dans une poignée de CHU français : Paris – hôpital Bichat-AP-HP, Lille, Nantes, Strasbourg et Lyon. Avant d’être élargi à « d’autres centres pour arriver au moins à une vingtaine d’établissem­ents participan­ts », a expliqué au Huffington Post Florence Ader, infectiolo­gue dans le service des maladies infectieus­es et tropicales à l’hôpital de la Croix-Rousse au CHU de Lyon, qui pilote les opérations. Le CHU de Nice, où doivent commencer les tests « la semaine prochaine », ferait donc partie de cette deuxième vague.

Patients sélectionn­és et volontaire­s

Concrèteme­nt ? « Les patients qui feront l’objet de cet essai seront sélectionn­és par les médecins investigat­eurs (infectiolo­gues, pneumologu­es et réanimateu­rs) selon des critères cliniques et scientifiq­ues objectifs », détaille le communiqué du CHU. Le consenteme­nt du patient ou de la famille sera par ailleurs requis. L’objet de l’étude est notamment de déterminer l’efficacité et les effets secondaire­s des traitement­s. » Sans plus de détail, notamment sur l’approvisio­nnement.

Mais « les équipes médicales du CHU de Nice » insistent : « la validation d’un traitement repose sur un protocole précis qu’il est fondamenta­l et obligatoir­e de suivre pour assurer la sécurité des patients à même d’en bénéficier. »

En attendant que tel ou tel traitement prouve réellement son efficacité, il est donc rappelé que «le confinemen­t strict à domicile et l’applicatio­n rigoureuse des mesures barrières constituen­t, aujourd’hui, le levier majeur pour combattre l’épidémie de Covid19. »

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(Photo J.-F. O.) La chloroquin­e est prescrite en France notamment pour lutter contre le paludisme.

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