La chloroquine va être
Depuis hier, les hôpitaux niçois font partie de la deuxième vague d’établissements choisis par le gouvernement pour proposer aux patients ce protocole aux premiers résultats encourageants
La nouvelle est tombée hier matin d’un tweet triomphant mais évasif du maire de Nice, Christian Estrosi. « J’ai obtenu satisfaction. #Nice06 et son CHU validés et approvisionnés pour mettre en place le protocole du professeur Didier Raoult avec consentement des familles. Il serait souhaitable que, dans les mêmes conditions, la médecine de ville soit habilitée à le prescrire. »
Ce protocole, défendu depuis l’arrivée du coronavirus par l’infectiologue en chef de l’Institut hospitalo-universitaire de Marseille, est basé sur la chloroquine, un médicament aujourd’hui principalement prescrit pour lutter contre le paludisme.
Quatre traitements testés à Nice
Il est défendu par une partie de la classe politique, dont le prince Albert-II de Monaco et Christian Estrosi, qui, touchés, disent se soigner grâce à ce protocole. Le traitement suscite des espoirs, mais divise encore le monde scientifique, à cause de ses effets secondaires et le trop faible nombre de patients sur lequel portent les études du professeur Raoult. Contacté, le CHU de Nice confirme par communiqué que les établissements niçois ont été choisis par « les autorités de santé » pour « tester quatre traitements expérimentaux contre le Covid-19, dont l’hydroxychloroquine. » Pas seulement la chloroquine, donc. Mais c’est sans conteste le plus médiatique. Samedi, nos confrères des Echos révélaient que le gouvernement a autorisé un essai clinique de grande ampleur de ce médicament (nos éditions d’hier). Ce test va être inclus dans l’essai « Discovery », une vaste étude pilotée par l’Inserm sur près de 3 200 patients européens.
Cet essai qui démarre cette semaine sera conduit dans une poignée de CHU français : Paris – hôpital Bichat-AP-HP, Lille, Nantes, Strasbourg et Lyon. Avant d’être élargi à « d’autres centres pour arriver au moins à une vingtaine d’établissements participants », a expliqué au Huffington Post Florence Ader, infectiologue dans le service des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital de la Croix-Rousse au CHU de Lyon, qui pilote les opérations. Le CHU de Nice, où doivent commencer les tests « la semaine prochaine », ferait donc partie de cette deuxième vague.
Patients sélectionnés et volontaires
Concrètement ? « Les patients qui feront l’objet de cet essai seront sélectionnés par les médecins investigateurs (infectiologues, pneumologues et réanimateurs) selon des critères cliniques et scientifiques objectifs », détaille le communiqué du CHU. Le consentement du patient ou de la famille sera par ailleurs requis. L’objet de l’étude est notamment de déterminer l’efficacité et les effets secondaires des traitements. » Sans plus de détail, notamment sur l’approvisionnement.
Mais « les équipes médicales du CHU de Nice » insistent : « la validation d’un traitement repose sur un protocole précis qu’il est fondamental et obligatoire de suivre pour assurer la sécurité des patients à même d’en bénéficier. »
En attendant que tel ou tel traitement prouve réellement son efficacité, il est donc rappelé que «le confinement strict à domicile et l’application rigoureuse des mesures barrières constituent, aujourd’hui, le levier majeur pour combattre l’épidémie de Covid19. »