Nice stoppe ses bus et désinfecte ses rues
Christian Estrosi, président de la Métropole a annoncé, hier soir, nouvelles dispositions pour renforcer la lutte contre l’épidémie. Certaines entrent en vigueur dès aujourd’hui
Trams réduits et lignes de bus supprimées à partir de mercredi
À partir de mercredi, l’offre de transport sera réduite « drastiquement, pour réduire les déplacements », annonce Christian Estrosi. Si les lignes 1 et 2 de tramway sont maintenues, il ne circulera qu’une rame toutes les trente minutes. « Jusqu’à 22 heures, heure de l’arrêté de couvre-feu pris par le préfet. » « Nous supprimerons la totalité des lignes de bus sur Nice, sauf celles desservant des établissements de santé, qui circuleront uniquement aux prises et fins de service des personnels hospitaliers. Une plateforme va être mise en place avec le CHU pour définir leur besoin en termes de transport à la demande. » Celuici pourra être sollicité uniquement pour les déplacements indispensables sur présentation d’un justificatif.
Concernant les bus interurbains, « La ligne 100 Nice-Monaco sera supprimée et pour les autres lignes passant par Nice, la circulation sera limitée aux heures de pointe uniquement. »
Circulation des personnes : la menace d’un arrêté
« Trop de personnes ne respectent pas le confinement et les règles imposées prétextant le cas des pratiques sportives pour s’éloigner de leur domicile, déplore Christian Estrosi. Je lance un avertissement : si sous quarante-huit heures, je constate encore des pratiques sportives inadaptées ou trop éloignées du domicile, je serai dans l’obligation d’interdire à Nice les sorties sportives. » Une interdiction qui prendra la forme d’un arrêté. « Les Niçois doivent appliquer à la lettre les consignes du gouvernement en matière d’exercice physique : à pratiquer seul, à côté de son domicile, et pas en faire un prétexte pour d’autres usages. »
Désinfection des espaces publics
« Les équipes de la propreté de la Métropole assureront la désinfection des espaces publics situés devant les établissements prioritaires et sites les plus fréquentés de Nice : hôpitaux, pharmacies, Ehpad, centres commerciaux… et à tous les mobiliers urbains de ces espaces : rampe, bancs, corbeilles… Cette désinfection sera effectuée le matin avant l’arrivée du public et ce, trois fois par semaine, par pulvérisation de produit désinfectant (à base de javel diluée). Les agents seront évidemment équipés de protections adaptées : combinaisons, gants et masques. »
Ce dispositif sera opérationnel à partir de mercredi et sera progressivement étendu à l’ensemble de la ville.
Protection : masques commandés
« Après avoir distribué 4 500 masques FFP2 aux professions libérales de santé : médecins, infirmiers, pharmaciens et dentistes, j’ai pris l’initiative de commander 100 000 nouveaux masques chirurgicaux et 40 000 FFP2, afin de continuer à les équiper et d’équiper également notre personnel municipal et métropolitain mobilisé au quotidien (police municipale, agents du nettoiement et de la collecte, état civil, transport…). »
Le maire envisage aussi une distribution pour équiper les caissières des grandes surfaces alimentaires.
Et Christian Estrosi de rappeler : « Cela n’est pas notre rôle et je regrette que les services de l’État n’aient pas suffisamment anticipé au niveau national. » Ces livraisons représentent un coût d’environ 200 000 euros. « Je cherche une filière pour réapprovisionner si besoin tous les quinze jours. »
Aide aux plus démunis
Dès aujourd’hui, la cuisine centrale de la Ville de Nice va ravitailler plusieurs associations, dont le Secours populaire, Mir et Adam. Elles « seront approvisionnées en denrées, ainsi que les autres qui pourraient se manifester, afin de fournir des repas pour les personnes dans le besoin. Pour renforcer encore l’aide que nous apportons aux sans-abri, en plus des accueils de jour et de nuit que nous avons maintenus ouverts, j’ai proposé que l’auberge de jeunesse, rue Sacha-Guitry, ainsi que l’internat du lycée Masséna, puissent proposer des places supplémentaires aux plus fragiles qui se manifesteraient, ce qui n’est pas le cas pour le moment puisque l’état leur propose des chambres d’hôtel. »