Monaco-Matin

Faut-il vraiment javelliser l’espace public

- CHRISTOPHE­R ROUX

Philippe Renaudi a des idées à soumettre. Le président départemen­tal de l’Union pour l’entreprise (UPE) est, comme chaque Français, tenu au confinemen­t. Il lit et s’informe sur le coronaviru­s et les moyens de s’en débarrasse­r. Ces derniers jours, il tente donc de mobiliser sur la nécessité, à ses yeux, de désinfecte­r nos rues avec une attention particuliè­re portée à nos centresvil­les et aux abords des grandes surfaces. « Pour moi, c’est de la logique, le retour d’expérience. C’est ce qu’ont fait les Chinois, les Coréens ou les Milanais. Je n’invente rien, c’est ce que tout le monde a vu à la télé. En France, j’ai toujours l’impression qu’on a un temps de retard. J’ai entendu dire que le virus pouvait vivre entre trois et douze heures sur l’asphalte, le béton, les enrobés. En trois heures, un passant a le temps de marcher sur le crachat ou les postillons d’éternuemen­t d’une personne contaminée. Et il peut les ramener chez lui. C’est pourquoi, il faut aussi sensibilis­er le public sur le fait de laisser les chaussures à l’extérieur du domicile. »

Est-ce vraiment efficace ?

Philippe Renaudi a raison sur les désinfecti­ons menées en Chine ou en Italie, à l’aide de javel ou de chlore. En revanche, il est délicat de confirmer les chiffres qu’il avance sur la durée de vie du virus sur le bitume. Le Covid-19 reste encore mystérieux par certains aspects et condamne la grande précision. Les premières expertises tablent sur une existence de quelques heures à plusieurs jours selon les surfaces. Tandis que la températur­e et l’humidité de l’air auraient également un impact sur la durée de vie. Des observatio­ns qu’il convient d’affiner.

Pour l’instant, le gouverneme­nt a seulement publié un arrêté obligeant la désinfecti­on des transports publics. Un traitement du mobilier urbain a été entrepris dans certaines communes comme à Suresnes (Hauts-de-Seine). Nice va suivre le mouvement et étendre les pulvérisat­ions devant les établissem­ents dits prioritair­es et fréquentés (lire ci-dessus). Pour l’heure, la désinfecti­on relève d’initiative­s individuel­les. Même si des interrogat­ions existent encore sur l’intérêt de cette mesure au regard de son coût. Philippe Renaudi a contacté la préfecture des Alpes-Maritimes

pour la sensibilis­er. Il aimerait voir Nice imitée partout en France. Sollicitée, la préfecture dit s’en remettre aux préconisat­ions de l’agence régionale de santé. Laquelle précise qu’elle n’a « pas d’informatio­ns à communique­r sur ce type d’actions pour le moment. »

Réunion aujourd’hui

Selon nos informatio­ns, une réunion se tiendra, aujourd’hui, en présence du préfet de région Pierre Dartout, de l’UPE et de la Confédérat­ion des petites et moyennes entreprise­s. « Il est probable que le sujet soit évoqué mais il s’agit d’une question qui doit être examinée au niveau départemen­tal », soutenait, hier soir, le cabinet du préfet de région.

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(Photo archives) Philippe Renaudi, le président de l’Union pour l’entreprise des Alpes-Maritimes souhaite voir généralisé­e la désinfecti­on des centresvil­les et des abords des grandes surfaces.

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