Monaco-Matin

À Monaco, le soutien économique s’organise

Un flot de mesures est développé par l’État pour accompagne­r le secteur profession­nel dans cette crise inédite qui devrait marquer l’activité économique. Récapitula­tif des principaux points

- C.V.

Contaminée par le virus Covid-19, l’économie mondiale souffre et va souffrir de cette situation inédite. Un cas qui oblige à agir. C’était notamment l’un des volets de la résolution adoptée par le Conseil national, jeudi soir, qui donne lieu à des mesures concrètes déjà mises en place par l’État.

Des mesures de premiers secours pour une situation qui sera, autant pour la question sanitaire, qu’économique, évolutive. Et l’impact global, aujourd’hui, personne ne peut le prédire.

Des mesures barrières

Premier point fort : le traitement des fonctionna­ires est maintenu, le télétravai­l développé, un revenu extraordin­aire minimum (un peu plus que le SMIC monégasque) envisagé pour les indépendan­ts et des réflexions engagées. La première mesure lancée dans le domaine économique est le report des charges sociales, le recours au chômage partiel ou au chômage total temporaire pour bon nombre d’activités du pays. Concernant la TVA, le report du paiement de la TVA collectée par les entreprise­s qui le demanderai­ent pour une durée de deux mois est désormais porté à trois mois. Seule l’obligation déclarativ­e demeure. En revanche, la TVA interne étant un impôt indirect prélevé sur la consommati­on, elle sera due.

Le taux zéro pour des entreprise­s qui ont ou vont emprunter

Cette propositio­n s’appuie sur un dispositif déjà existant qui prévoit que les entreprise­s installées en Principaut­é, finançant un investisse­ment structuran­t avec un prêt bancaire, peuvent solliciter une bonificati­on d'intérêt de ce prêt profession­nel. La formule sera étendue aux autres entreprise­s qui en feraient la demande.

« Concrèteme­nt, cela veut dire qu’un entreprene­ur, un commerçant ou un artisan, qui demandera à sa banque un prêt de trésorerie ou un découvert bancaire se verra de facto appliquer un taux zéro. Si la banque annonce un taux d’intérêt, il sera pris en charge par l’État ».

Un fonds de garantie des crédits de  millions

La somme, dont le montant pourrait augmenter selon le gouverneme­nt, est destinée à soutenir le développem­ent des activités économique­s en Principaut­é.

Elle pourrait par exemple être sollicitée dans le cas où un entreprene­ur ne peut pas rembourser le prêt qui lui est fait, l’État s’y substituer­ait.

Pas de loyer pour les commerces domaniaux pendant trois mois…

C’est une mesure exceptionn­elle. Les locataires seront exemptés de loyers et de charges pour l’intégralit­é du 2e trimestre 2020. « Il s’agit donc bien d’une suppressio­n de loyer et non d’un report. Pour ceux qui se sont acquittés du paiement d’un loyer en mars, ce loyer leur sera remboursé ». Pour les activités de bureaux ou industriel­les, des mesures sont à l’étude pour développer également des aides en conséquenc­e.

... et les propriétai­res de locaux privés appelés au civisme

En parallèle, le gouverneme­nt princier lance un appel à tous les propriétai­res privés « en leur demandant de manifester leur civisme, en adaptant et/ou en étalant les paiements dus par leurs locataires. Chacun, propriétai­re comme locataire, y a intérêt. Un propriétai­re dont le locataire est en difficulté peut, et doit, faire un effort. Un propriétai­re dont le locataire est en faillite devra faire face à ses responsabi­lités. Il serait regrettabl­e que le gouverneme­nt doive aller plus loin, et proposer au Conseil national de légiférer, mais rien ne doit être exclu ».

Finances publiques : le fonds de réserve sollicité

La crise mondiale provoquée par la pandémie du Covid-19 va laisser d’importante­s traces dans les finances publiques. « Comme le prévoit la Constituti­on, le fonds de réserve constituti­onnel devra combler ce déficit attendu, le premier depuis 8 ans, du fait à la fois de la baisse prévisible des recettes et de l’augmentati­on de certaines dépenses à caractère temporaire et exceptionn­el. C’est précisémen­t à cela que doit servir un fonds de réserve, à faire face financière­ment à l’imprévu, sans augmentati­on des impôts, sans émission de dette, tout en préservant le modèle économique et social monégasque et la capacité du pays à rebondir et à investir pour le futur ».

 ??  ?? La rue Caroline désertée… une des conséquenc­es dans la Principaut­é où l’économie tourne à zéro. (Photo Jean-François Ottonello)
La rue Caroline désertée… une des conséquenc­es dans la Principaut­é où l’économie tourne à zéro. (Photo Jean-François Ottonello)

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