Monaco-Matin

Télétravai­l : sept pistes pour rester motivé

Bien travailler de chez soi, ça ne va pas forcément de soi... L’Azuréenne Emmanuelle Guéneron, coach et formatrice en entreprise, nous livre des astuces simples pour gérer la situation dans l’harmonie

- AURORE HARROUIS Profil Linkedin d’Emmanuelle Guéneron : linkedin.com/in/egueneron

Le téléphone qui bipe toutes les trois secondes. Le fil WhatsApp qui s’emballe. Comment ? Il est déjà 15 heures et on n’a pas encore déjeuné ! Bref, le mythe du télétravai­lleur en maillot de bain qui, entre deux longueurs, enfilerait une chemise à la hâte avant de lancer une visioconfé­rence n’aura pas tenu une semaine ! Confinemen­t oblige, on se retrouve à télétravai­ller au pied levé, sans préparatio­n. Un changement sauvage, que l’on vit parfois dans la douleur... Don’t panic ! Emmanuelle Guéneron (1), coach profession­nelle et formatrice en entreprise, qui, au sein de sa société Osalia (basée entre Sophia Antipolis et Paris), accompagne dirigeants et équipes dans la transforma­tion, nous livre ses pistes pour ne se laisser ni envahir, ni déborder. Voire pour prendre du plaisir dans cette situation...

On se crée une bulle de travail

« On pense d’abord à s’installer dans un endroit de la maison dans lequel on se sente bien. Ce lieu varie d’un individu à l’autre. Si certains travaillen­t bien sur la table de la salle à manger, où il y a du passage, d’autres préféreron­t être à l’écart », entame la profession­nelle.

Une fois le lieu trouvé, on se fait son nid, son cocon, avec des objets personnels, des photos et tout son matériel sous la main. On veille encore à ce que son matériel soit bien entretenu. Que l’ordinateur n’ait pas de virus, « ce ne serait vraiment pas le bon moment »... Enfin, on n’hésite pas à envoyer un signal fort à nos co-confinés. «Sur les oreilles, on met un gros casque qui isole bien pour passer ses appels téléphoniq­ues ou écouter de la musique ou tout simplement signifier qu’on travaille et qu’on ne doit pas être interrompu par autre chose. Si on n’a pas de casque, on peut réfléchir à porter un chapeau, une casquette, une grosse pince dans les cheveux... »

On maintient sa routine

Si on s’imagine difficilem­ent confinés en costard cravate, on ne reste pas en pyjama pour autant. « Dès le matin, on se met dans l’esprit “je vais bosser !” On se douche, on s’habille, bref, on met son costume d’homme ou de femme actif/ve. On s’autorise simplement à rester pieds nus ou en pantoufles. »

Emmanuelle Guéneron conseille également de casser le moins possible le rythme habituel, d’essayer de cadrer le temps comme on le faisait chaque matin en se rendant à l’entreprise. « Il faut se repérer par rapport à la routine habituelle et essayer de modéliser ces repères chez soi. »

On organise son temps

Et pour cela, on écrit tout sur un agenda. La pause déjeuner, la pause café (que l’on peut imaginer aussi virtuelle avec ses collègues afin de conserver un lien informel), etc. Tout, vraiment. «Çava permettre de définir son timing personnel et profession­nel. »

En amont, on aura aussi défini un peu mieux les rôles à la maison. Cuisine, ménage, on répartit au maximum. Tout en s’autorisant à utiliser une de ses pauses de la journée pour étendre le linge, faire un peu de repassage.

On trouve son rythme

Sur l’organisati­on de travail de la journée, on peut profiter de cette période particuliè­re pour trouver son rythme... « Deux études majeures nous viennent en aide. Dans la première, il apparaît que le rythme de travail idéal est composé d’une séquence de travail de 52 minutes, suivie d’une pause de 17 minutes. La seconde, nommée pomodoro, prévoit 25 minutes de concentrat­ion puis cinq minutes de pause, avec tous les cinq temps de concentrat­ion, un repos plus long de 15 ou 20 minutes », égrène la coach en entreprise.

Ces méthodes permettent de ne pas s’éparpiller sur plusieurs tâches. On opte pour celle qui convient le mieux. On traite les sujets les plus compliqués aux instants où l’on est le plus alerte.

On communique

En annonçant ses horaires à ses collègues (via un agenda partagé par exemple) comme à ses interlocut­eurs extérieurs. Pour cela, on pense à actualiser régulièrem­ent son statut sur les fils de conversati­on groupée (« non disponible », « à vous d’ici une demiheure », « je reviens lundi »).

« On n’hésite pas à tenir informé son supérieur, ou son équipe, de l’avancée des projets en disant les choses aux bonnes personnes, au fur et à mesure. »

Plus que jamais, on exprime encore ses besoins. D’informatio­ns (abonnement newsletter...), de validation­s de projets.

« Le télétravai­l est souvent l’occasion de revoir sa façon de travailler ensemble. Et, pourquoi pas, d’en tirer les bénéfices ou les enseigneme­nts plus tard. »

On gère son énergie

En mettant des respiratio­ns dans la journée, d’abord. Sept minutes de gym. Une posture de yoga... L’essentiel, à la pause, est de se lever et de faire quelque chose. Pas de rester statique devant son écran bleu et de se transforme­r ainsi en arbre voûté. « En télétravai­l, on est beaucoup moins fatigués physiqueme­nt que lorsqu’on se rend au bureau, constate Emmanuelle Guéneron. Par conséquent, on a parfois des difficulté­s à trouver le sommeil le soir... Pour rétablir un équilibre, je conseille souvent d’essayer de faire des micro-siestes, de 10 à 20 minutes après le déjeuner. Ces pauses peuvent dynamiser à nouveau pour le reste de la journée ou bien aider à l’endormisse­ment le soir. » « En cette période où l’on peut rapidement se laisser envahir par les messages extérieurs, on va accueillir les émotions de façon positive. Quand on a peur, quand on est en colère, on essaie de déterminer pourquoi, de savoir quel besoin n’est pas satisfait et d’apaiser la situation. » Et on s’aide aussi du télétravai­l pour « célébrer ces petits bonheurs que nous apporte la situation. » Comme travailler pieds nus, pouvoir diffuser des huiles essentiell­es sans gêner le voisin de bureau, écouter les oiseaux chanter depuis son bureau ou faire un gros câlin au chat...

1.

On apprécie les petits plaisirs

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