Monaco-Matin

Les athlètes dans l’attente

Obligés de rester à domicile en raison de la pandémie, certains sportifs azuréens qualifiés pour les prochains JO prennent leur mal en patience. En essayant de se maintenir en forme

- VIVIEN SEILLER

Ils ne sont peut-être pas les plus à plaindre ni les plus mal lotis. En bonne santé et auprès des leurs. Mais leur préparatio­n en vue des Jeux Olympiques est loin d’être idyllique. Ils ne sont même pas sûrs d’y participer, plongés dans cette pandémie qui les oblige à rester à domicile. Comme bon nombre de sportifs, les Azuréens qualifiés pour la prochaine olympiade prévue au Japon du 24 juillet au 9 août prochains sont dans l’expectativ­e et ne peuvent suivre leurs entraîneme­nts habituels. « On fait un peu de renforceme­nt, des abdos, du gainage, des étirements, énumère le gymnaste Samir Ait Said, qualifié aux anneaux. C’est comme ça, on ne peut rien faire d’autre. On ne peut pas faire de travail spécifique. » En tout cas pas les premiers jours. Mais entre-temps, Samir Ait Said s’est aménagé un espace pour pouvoir s’entraîner au mieux. Ou plutôt essayer de le faire. « Je n’appelle pas vraiment ça de l’entraîneme­nt. On a accroché des anneaux sur un abri de garage, on a pris un tapis de course... C’est une idée commune avec mon coach pour essayer de faire face à cette galère, on a voulu mettre un petit truc en place pour limiter la casse. Je n’ai pas de place chez moi, donc on l’a installé chez mes voisins. J’essaie de tourner à deux séances par jour. » Les athlètes n’ont pas d’autres choix que de s’adapter. De patienter en attendant du nouveau. Loin de leur quotidien minutieuse­ment préparé. « On n’a pas plus de nouvelles que vous, poursuit Ait Said. On n’est pas dupes. Beaucoup de TQO (Tournois de Qualificat­ion Olympique) sont annulés, on a aucune date de reprise d’entraîneme­nt... Je ne vois pas comment on va pouvoir préparer les Jeux. En plus, certains pays n’ont pas spécialeme­nt de confinemen­t à respecter. Est-ce que ce serait équitable ? »

Avec les moyens du bord

Installé à Nice, Valentin Lavillenie essaie de positiver malgré les difficulté­s rencontrée­s. « J’ai récupéré pas mal de matériel pour pouvoir faire plus que du simple renforceme­nt, développe le perchiste, proche d’être qualifié pour le Japon (1). Je vais m’acheter un home-trainer pour pouvoir faire du vélo sans bouger de l’appartemen­t. Et j’ai une petite côte de 40 mètres dans ma résidence... Je vais commencer à faire mes gammes ici, même si je ne peux pas toucher une perche. C’est du bricolage, mais quand le confinemen­t sera terminé je serai prêt à m’entraîner correcteme­nt. Ma préparatio­n physique sera faite. » Tout en sachant que les Jeux de Tokyo pourraient être annulés ou repoussés, en fonction de l’évolution de la situation. Les sportifs sont dans l’expectativ­e. « Je ne vois pas comment ils peuvent maintenir les Jeux aux mêmes dates, insiste Samir Ait Said, conscient que la santé prime. On est compréhens­if, ça reste du sport. »

« J’ai la chance d’avoir un appartemen­t à rénover donc j’en profite, sourit Lavillenie. Plutôt que de me lamenter, je pense à ça. Si on a deux mois pour être prêt, on sera prêt en deux mois. Je préfère être prêt en deux mois que de voir les Jeux annulés. Ce qui arrive est plus grave que le sport. Pour une fois on est chez nous, on peut en profiter. » Dans l’attente d’une Olympiade qui n’est pas encore sûre de pointer le bout de son nez. 1. D’autres Français pouvaient encore réaliser les minima.

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(Photos Sébastien Botella) Samir Ait Said et Valentin Lavillenie font face.
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