Taxis azuréens : pour les soignants, c’est gratuit !
Depuis lundi, les artisans taxis se mettent en quatre pour accompagner et raccompagner médecins, infirmiers et aides-soignants des centres hospitaliers
Ils ont décidé de ne pas attendre la publication d’un décret officiel instaurant la réquisition de leurs véhicules, qui tarde à venir. Depuis hier matin, les artisans taxis des Alpes-Maritimes sont à la disposition du personnel soignant – médecins, infirmières, aides-soignants – des hôpitaux publics. « Depuis le début de la crise, nous sommes en relation avec les services de la mairie de Cannes en attendant la fameuse réquisition, explique Philippe Ciarapica, président des taxis cannois. Mais à ce jour, rien n’est clair et la préfecture reste muette. On a donc pris les devants et mis en place, à compter de ce lundi, le transport gratuit pour celles et ceux qui travaillent dans les hôpitaux, sur présentation d’un badge. L’idée, c’est de les conduire de leur domicile à leur lieu de travail et vice-versa, quelle que soit l’heure puisque nous avons le droit de circuler la nuit. »
« Il faut que ça se sache, que le message passe »
Des dispositions qui concernent l’ouest du département (Cannes, Le Cannet, Grasse, Antibes) mais aussi, en concertation avec Fabrice Cavallera, président du syndicat des taxis de Nice et de la FFTP, Monica
Cippolini, présidente de la Fédération des taxis indépendants des Alpes-Maritimes, et Eric Matteoda, président de l’UNT 06, tout le secteur niçois.
Pour l’instant, peu de soignants ont profité de cette offre. « C’est normal, nous sommes en train de nous organiser, il faut que ça se sache, que le message passe. »
Ainsi, ce que proposent les taxis, c’est bien de faire le relais en attendant les mesures gouvernementales annoncées par Emmanuel Macron, mais pas encore officialisées. Et là, on peut parler d’un vrai geste de générosité de la part d’une corporation que la crise actuelle n’a évidemment pas épargnée. «Ona perdu 80 % de notre activité, déplore Philippe Ciarapica. Et à Cannes, on ressent durement le choc du fait de l’annulation ou du report des grands congrès tels que le MIPIM, le
MipTV, CanneSeries, etc. Actuellement, il faut savoir que l’on n’assure pas plus d’une course intra-muros toutes les quatre heures. C’est dramatique ! »
En attendant la prise en charge par l’Etat
Quant au futur dispositif souhaité par l’État, il ne changera pas la donne pour les soignants : ils n’auront toujours rien à débourser pour leurs transports. Mais les taxis, eux, devraient bénéficier d’un remboursement de leurs frais. « L’esprit, c’est un chéquier géré par l’hôpital. Le personnel nous remettra un chèque à chaque course. » De quoi relancer un peu l’activité de la profession.