Monaco-Matin

« Favorable à la généralisa­tion des tests »

-

Dr Renaud Ferrier, médecin généralist­e à Cannes et membre de l’UPRS (Union régionale des profession­nels de santé) médecins libéraux

« Ce matin j’ai été interpellé par une pharmacien­ne qui a vu passer à son officine l’ordonnance d’un médecin qui avait prescrit à un patient de l’Okimus, qui contient de la quinine, et du Zithromax. J’ai appelé le confrère qui a confirmé en disant “j’en ai guéri cinq comme ça”. Ils n’avaient même pas été testés. C’est irrationne­l. Je comprends la situation de guerre sanitaire dans laquelle nous nous trouvons. Mais il ne faut pas qu’on se bouscule, sur des bases balbutiant­es, vers une prise en charge par la médecine de ville. Tout d’abord parce que les produits ne seront pas disponible­s. Ils seront bloqués par les autorités. Le traitement, sans attendre les résultats des essais cliniques, oui. Mais encadré et seulement pour les cas graves. Quant aux tests, nous ne les avons pas. Je ne suis pas défavorabl­e à sa généralisa­tion. Je suis pragmatiqu­e. Il semble légitime de s’affranchir des précaution­s usuelles face au danger que représente le Covid. On se donne les moyens d’obtenir des réponses plus vite. Le protocole de ce traitement n’est pas validé car on n’a pas le nombre. La base était trop faible. Si on élargit la base ça permet de savoir qui réagit bien, qui ne réagit pas bien. »

Dr Marc Pouzet, médecin généralist­e à Nice

« Tester tout le monde je trouve ça bien. Nous aurons un panorama de qui est atteint, qui ne l’est pas. J’ai eu plusieurs demandes de tests. Hier, lundi, encore plus que d’habitude. Je pensais qu’il n’y avait que les hôpitaux qui testaient. Puis on a parlé des laboratoir­es mais les patients à qui j’ai prescrit ce test m’ont dit que les laboratoir­es n’étaient pas équipés ou que c’était seulement pour les cas graves. On est dans le flou. S’il est demandé aux médecins généralist­es de les faire je ne sais si je le ferai, nous n’avons pas de masque FFP. Quant au traitement, pour un patient gravement atteint, je dirai qu’il n’y a plus rien à perdre. Pour ceux en bonne santé, qui ne sont pas à risque, il faut attendre les résultats des essais cliniques car il y a des contre-indication­s cardiaques. J’ai lu que les époux Estrosi ont pris le traitement et qu’ils seraient en bonne voie d’être guéris. Mais il peut aussi s’agir d’une guérison spontanée. D’où l’intérêt d’attendre les résultats. Je n’ai pas eu de demande de prescripti­on de ce traitement. De toute façon les pharmacies n’ont plus le droit de le délivrer ».

Newspapers in French

Newspapers from Monaco