Monaco-Matin

  étudiants confinés en Cité-U à Nice et Toulon

Ils n’ont pas pu rejoindre leur famille et vivent la crise dans leur chambre universita­ire. Autour d’eux, le Crous s’est mobilisé. Rencontre avec le recteur délégué à l’enseigneme­nt supérieur

- RECUEILLI PAR VÉRONIQUE MARS vmars@nicematin.fr

Philippe Dulbecco est recteur délégué à l’enseigneme­nt supérieur, à la recherche et à l’innovation pour la Région SudPaca. Un poste, créé depuis le 1er janvier, qu’il occupe par délégation du « super recteur » de Marseille. Sa mission : assurer le lien entre d’un côté l’État et les collectivi­tés territoria­les, et de l’autre, les université­s de la région, dont l’Université Côte d’Azur (UCA) et celle de Toulon, pour développer davantage encore leur autonomie. Un rôle de trait d’union, en somme, qui s’est renforcé en pleine crise du Covid-19. Interview par téléphone, confinemen­t oblige.

Quelle est la situation dans les Université de Nice et de Toulon ?

Dès le  mars nous avons constitué une cellule de crise pour travailler en amont à la mise en place d’un plan de continuité administra­tive et pédagogiqu­e des université­s et des laboratoir­es de recherche. Aujourd’hui, les université­s sont à la manoeuvre. Le défi est de faire basculer la totalité des cours sur le numérique et elles sont bien équipées pour le réaliser.

Après une semaine de confinemen­t, comment ça se passe ?

J’ai des contacts journalier­s avec

Philippe Dulbecco.

les présidents des université­s et je suis assez fier de ce plan de continuati­on des activités. Nous n’avons eu aucune remontée négative des étudiants et des syndicats étudiants. Maintenant, l’enjeu est d’inscrire ce plan de continuité pédagogiqu­e dans la durée.

Le ministre Blanquer a évoqué la réouvertur­e des écoles, le  mai...

Le ministre de l’Éducation nationale, comme la ministre de l’Enseigneme­nt supérieur, suit les recommanda­tions du ministre de la Santé. Le  mai est le premier scénario de sortie de crise. Mais la ministre Frédérique Vidal a été très claire : selon la durée de cette crise sanitaire, des aménagemen­ts doivent être pris au niveau des examens et des contrôles de connaissan­ces. Ce sont aux université­s à les organiser, sans dégrader la qualité des diplômes. Par ailleurs, les concours nationaux ont été reportés jusqu’au  avril.

Ce report au  avril n’est-ce pas insuffisan­t face au confinemen­t qui risque de se prolonger ? Quid de Paces, le concours d’entrée en fac de médecine ?

Concernant les concours nationaux, de nouvelles décisions seront prises. Pour le concours de Paces, une informatio­n devrait arriver très rapidement sur un éventuel report. On gère les priorités les unes après les autres. Et l’une de nos priorités est l’accueil des étudiants dans les résidences universita­ires.

Il reste beaucoup d’étudiants dans les Cités-U du Crous NiceToulon ?

Leur nombre évolue chaque jour depuis que le Crous leur a conseillé de regagner le domicile familial. Des mesures nationales ont été prises par la ministre Frédérique Vidal. Pour les étudiants qui quitteraie­nt leur résidence, leur loyer d’avril ne sera pas prélevé et ils ont l’assurance de retrouver leur logement universita­ire à la fin de la période de confinemen­t. Il y a une semaine,  % des étudiants logeaient toujours dans les résidences du Crous Nice-Toulon. Ce matin (hier), le taux d’occupation est tombé à  %, soit environ   étudiants toujours en résidence. (Voir cidessous).

Qui sont ces étudiants qui restent en Cité-U en plein confinemen­t ?

Ce sont des étudiants soit issus d’autres régions, soit étrangers. Certains n’ont pas pu regagner leur domicile familial, d’autres ont préféré rester. Beaucoup d’entre eux avaient un job qu’ils ont perdu avec la crise sanitaire. Le Crous a mis en place un système d’aide et de soutien pour suivre ces étudiants sur le plan social et économique. S’assurer, par la distributi­on de bons d’achat d’aliments, de produits d’hygiène, qu’ils ont de quoi subvenir à leurs besoins. Car les restaurant­s universita­ires ont fermé leurs portes, comme c’est le cas dans l’ensemble de la restaurati­on collective.

Au niveau santé, ces étudiants sont-ils suivis ?

C’est le service de santé universita­ire (SSU) qui répond aux questions des étudiants. Par téléconsul­tation, il apporte un premier diagnostic. Le SSU s’appuie également sur un réseau de généralist­es en ville que les étudiants peuvent contacter en fonction de leurs symptômes. Si la situation devait se dégrader nous pourrions mobiliser les médecins scolaires.

Des étudiants ont-ils été contaminés ?

Il y a eu deux cas à la résidence universita­ire de La Garde à Toulon, une suspicion à Nice (qui, test à l’appui, s’est révélée fausse, selon la directrice du Crous NiceToulon). Toutes les mesures ont été prises pour les isoler. Aujourd’hui, on anticipe sur un dispositif psychologi­que afin d’apporter du réconfort aux étudiants qui en auraient besoin.

Quel est, selon vous, le défi à tenir ?

La première étape, celle de la mise en place du plan de continuité des activités, a été franchie avec succès. Aujourd’hui, il faut l’inscrire dans la durée qui va bien au-delà des quinze prochains jours. La difficulté est bien là : tenir ce dispositif en y mettant toute notre énergie.

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