Monaco-Matin

A Menton, il fête son anniversai­re sur sa terrasse du Careï

- A. R.

Le confinemen­t n’aura pas eu raison de la fièvre du samedi soir pour Richard Chalumeau, bien décidé à célébrer son anniversai­re en dépit des contrainte­s le week-end dernier. À situation exceptionn­elle… fête inédite ! Le matin du jour J, le Mentonnais a posté un message sur les réseaux sociaux pour prévenir les autres reclus du bas Careï qu’il festoierai­t dès 20 h 30 sur son balcon. Invitant ses voisins à se poster à leur propre terrasse pour « danser, chanter et s’ambiancer » avec sa compagne, Anastasia, et lui. Proposant même à chacun de soumettre des morceaux à faire passer à l’heure dite, pour que le partage soit total.

 minutes de festivités

« Nous avons commencé par une première musique à 20 heures, au moment où quelques voisins étaient sur leurs balcons pour applaudir le personnel des hôpitaux, les routiers, les employés de grandes surfaces, témoigne Richard, après coup. Comme nous le faisons depuis le début du confinemen­t, nous avions mis la chanson “À nos héros” de Soprano, les gens chantaient avec nous et faisaient des signes. » Petite

pause, ensuite. Le temps pour Richard et Anastasia de donner le repas à leurs jumeaux, Aaron et Roméo. Et à 20 h 30, comme prévu, place à l’anniversai­re à proprement parler – retransmis via un live Facebook pour les proches du couple.

« Nous avons eu de bonnes réactions de la part de quelques voisins de l’immeuble d’en face – à 20 mètres environ. Il y a eu quelques applaudiss­ements, des gens dansaient et envoyaient des effets de lumière », rapporte Richard. Précisant que seul un homme a exprimé son mécontente­ment vers 21 h 15, avant de retourner dans son domicile. « Nous avons profité d’environ 40 minutes de festivités avec une dizaine de voisins. En cette période de confinemen­t, partager un peu de bonne humeur en musique, ça fait du bien », résume le Mentonnais. Désireux de réitérer l’expérience dès que possible.

La « chance » de sortir pour travailler

Car pour sa famille, comme pour la grande majorité des personnes confinées, le quotidien n’est pas toujours évident. « Le plus embêtant pour nous c’est de ne plus pouvoir sortir pour une promenade. Nos jumeaux ont fêté leur un an le 24 février dernier, et à cet âge, ce n’est pas évident de les occuper en restant à la maison », poursuit-il. Et s’il assure avoir, lui, la « chance » de pouvoir sortir pour aller travailler, Richard a conscience que la situation est plus complexe pour sa compagne – en congé parental. « Elle sort seulement pour faire les courses. Elle devra d’ailleurs y retourner dans la semaine et être patiente sachant qu’il faut faire la queue un petit moment avant de pouvoir entrer dans un supermarch­é. » Contrainte physique à laquelle s’en ajoute une autre, morale : la crainte d’être mal vue dans une période où des acheteurs compulsifs (et angoissés) ont pu être pointés du doigt. «Nos achats sont importants car Anastasia prépare elle-même à manger pour nos fils tous les jours, et que les portions sont doublées pour des jumeaux », justifie Richard. Au fil des jours, sa compagne et lui ont ainsi trouvé de petits repères, un cadre adapté à ce mode de vie temporaire. « Nous passons le plus de temps possible à jouer avec Aaron et Roméo. Et lorsque le soleil est là, nous sortons les chaises hautes sur le balcon pour leur donner le goûter, afin qu’ils puissent prendre l’air et profiter un peu du soleil. »

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(DR) Richard et ses jumeaux Aaron et Roméo.

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