Monaco-Matin

École : le service minimum d’accueil pose question

L’accueil des enfants des personnels soignants nécessite une adaptabili­té des enseignant­s, surtout avec les tout-petits. Cet exemple dans une école de

- CHRYSTÈLE BURLOT cburlot@nicematin.fr

Pas facile pour tous ceux qui participen­t à la gestion de la crise sanitaire de trouver des solutions pour faire garder leurs enfants. La semaine dernière, l’Éducation nationale et les collectivi­tés se sont lancées dans la mise en place d’une école spéciale pour ces enfants. Et dès lundi, les écoliers de 3 à 10 ans ont pu être accueillis dans les écoles. Mais les conditions d’accueil restent difficiles et posent question. À Saint-Laurent-du-Var un enseignant témoigne de sa mise en place.

« Lorsque la crise s’est déclarée, certains enseignant­s ont opté pour le télétravai­l et ont organisé leur classe soit par mails directs – et c’est ce qui fonctionne le mieux – soit par les plateforme­s, moins fiables. D’autres ont été recrutés sur la base du volontaria­t pour faire classe aux enfants des personnels soignants. »

Des masques attendus aujourd’hui

C’est le cas de Bruno (le prénom a été changé) qui a commencé dès lundi. Côté matériel de protection : « Nous avons quelques paires de gants et la possibilit­é de nous laver les mains souvent. Mais les dotations en masques sont insuffisan­tes. On nous a envoyé une première boîte vendredi, on en attend de nouvelles lundi hier]. »

Concernant l’organisati­on de la classe : « Nous veillons à éloigner les enfants les uns des autres. Je sors les tables [ndlr, dans la cour tant qu’il ne pleut pas, ainsi les enfants ont de l’espace et travaillen­t à l’air libre. »

Pas de problème pour les plus grands qui, la plupart du temps, arrivent avec leur travail à faire et une vraie conscience des précaution­s à prendre. La difficulté se pose avec les plus petits : « On ne peut pas les prendre dans les bras pour les consoler, ils ont besoin d’aide pour aller aux toilettes, on ne leur donne pas les jeux de société de la classe qui pourraient être contaminan­ts. Ce n’est pas simple », explique Bruno.

« Pour le temps de repos, nous utilisons des petits tapis que les personnels de mairie se chargent de nettoyer… »

Pour le reste, c’est vraiment une question d’adaptabili­té : « L’idée est bien de faire travailler les enfants afin qu’ils ne perdent pas trop de temps sur les programmes. Quand l’un d’entre eux, par exemple, ne parvient pas à faire une multiplica­tion, je ne peux pas m’approcher. Ce n’est pas grave : je m’adapte, en reposant l’opération au tableau et en expliquant de loin… »

Bruno insiste : « On ne fait certaineme­nt pas de la garderie… »

Mais on adapte l’activité en fonction de l’âge : « Pour les plus petits, on privilégie le sport et l’expression corporelle. Je porte toujours des gants pour manipuler le matériel d’ailleurs, pour éviter là encore la contaminat­ion… »

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(D.R.) Pour éviter la promiscuit­é, lorsqu’il fait beau la classe se fait à l’extérieur...
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