Lees-Melou : « Garder le contact grâce aux réseaux sociaux »
Chaque jour, un sportif de la région nous raconte son quotidien dans cette période de confinement. Aujourd’hui, le footballeur professionnel de l’OGC Nice, Pierre Lees-Melou.
« On essaie de garder la forme dans une situation compliquée. Il ne faut pas se plaindre et surtout respecter les consignes. Je me lève un peu plus tard que d'ordinaire, on ne met pas le réveil (sourire). On se fait des petits circuits de musculation, d'aérobie dans le jardin avec ma femme, on se motive à deux. Je pars aussi courir autour de chez moi, en prenant soin de remplir une autorisation. Le club nous a donné un programme individuel un peu plus poussé. Vu qu'on ne sait pas quand on va reprendre le championnat, si on est amené à le faire, on se retrouve un peu dans une prépa de présaison. C’est plus exigeant sur le foncier, les sprints, les changements de directions... J'ai des fourmis dans les jambes, mais d'après ce qu'on entend, le confinement risque d'être plus long.
Je me suis pesé, je n'ai pas bougé niveau poids. Je ne suis pas quelqu'un qui grossit, mais je fais attention. Ma femme a fait quelques courses, sans vider les rayons non plus, on n'est pas tombé là-dedans. Les supermarchés restent ouverts, la paranoïa entraîne les plus grands problèmes.
J'ai été plutôt surpris par l'évolution du virus, mais le club nous a très vite alertés. Gel hydro-alcoolique, gestes barrières, on a fait les choses bien semble-t-il puisque personne n'a été contaminé au club. Est-ce que les cas positifs de footballeurs me font peur ? Oui et non. Les docs ont plutôt été rassurants. On est jeune, le risque est plus de contaminer nos familles, nos aînés. C'est pour ça qu'il ne faut pas vivre comme si de rien n'était. J'avais envie de rentrer chez moi pour retrouver la famille, mais c'était un risque de propagation du virus à ne pas prendre. Tous les soirs à heures, on applaudit les soignants avec ma femme. Ça ne vaut pas grand-chose mais c'est une manière de leur montrer notre soutien, de leur donner du baume au coeur. J’encourage les voisins de ma résidence à nous suivre davantage. J'appelle souvent ma mère, mon frère, pour prendre des nouvelles, pas plus que d’habitude non plus. Un groupe whats app permet aussi de garder le contact entre partenaires et ex-coéquipiers. On se chambre un peu à travers nos “stories” sur Instagram, on se lance quelques challenges. On est plus actif sur les réseaux sociaux dans ces moments-là, ça permet de garder le contact avec l'extérieur.
Quand on n'est pas sur Netflix - on est en passe de boucler la saison de Elite - je joue à la PlayStation en ligne, à Fortnite. Avec Cardi (Yoan Cardinale) ou des potes de ma région (Gironde). J’ai aussi convié une équipe de U de Langon (Aquitaine) à monter une partie : on s'est retrouvé à joueurs en ligne ! Ça posait des questions, ça rigolait, il y avait vraiment une bonne ambiance. Le club a d’ailleurs lancé un tournoi FIFA en ligne avec les supporters, demain et jeudi. Ça fait partie des initiatives sympas pour garder le contact avec notre communauté, trouver une autre façon d'échanger aussi.
W. H.