Monaco-Matin

« J’avais un faible pour Bjekovic »

-

Delio, le but qui vous reste en mémoire sous les couleurs de l’AS Monaco ? Je vais vous étonner, mais celui qui m’a le plus marqué remonte à la saison - et à un match de deuxième division contre Gueugnon, au vieux Louis-II. On jouait la montée. Gueugnon aussi. Il restait une poignée de matchs avant la fin du championna­t. Il pleuvait. On avait les crampons dans la boue. Un match de chiffonnie­rs. A  minutes de la fin, on était toujours -. Soudain, il y a un cafouillag­e dans la surface. Un bordel terrible. Le ballon rebondit sur l’un, tape sur l’autre et me revient dans les pieds Je mets un horrible pointu. But. Un but affreux. Mais une victoire capitale. J’en ai marqué d’autres tout aussi laids, mais celui-là, je ne l’ai jamais oublié.

Le plus beau de vos buts ?

Peut-être un marqué face au grand Saint-Etienne de l’immense Curkovic. Toujours au vieux Louis-II. Je dribble Piazza, je feinte Lopez et je frappe dans la lucarne. Même ‘’Bouna’’, le célèbre éléphant, du zoo voisin du stade avait dû m’applaudir...

Le meilleur avec qui vous avez évolué à l’ASM ?

A Monaco, j’étais entouré de grands joueurs.

Tu es fou de me poser une telle question (rire) ! Je ne veux oublier personne. Je ne veux vexer personne. Mais, bon, je peux te dire que Christian Dalger m’a fait marquer une tonne de buts. Il avait un viseur au bout de la chaussure. Chacun de ses centres me tombait dessus. Emon aussi m’a gâté. Avec Dalger, Emon, Petit ou Nogues, je pouvais jouer les yeux fermés.

Le gardien qui vous réussissai­t ?

Ça me fait mal de te dire ça, parce que des Niçois vont le lire. Mais j’ai marqué pas mal de buts à Baratelli. Il m’inspirait... C’était pourtant un super gardien. Ce qui me rend encore plus fier d’avoir pu l’enquiquine­r. Sur le terrain, c’était parfois chaud entre les Niçois et moi, mais il y avait un grand respect. Baratelli, on s’affrontait, on se saluait. A la loyale.

Le défenseur le plus méchant ?

A l’époque, chaque équipe avait son assassin. C’était comme ça. Il fallait faire avec. Un jour, je me souviens avoir affronté le frère de Raymond Domenech avec Monaco, en Coupe, je crois.

Il jouait à Martigues. J’ai oublié son prénom (Albert), mais pas sa tête, ni ses tacles. Plus dur que Raymond, qui n’était déjà pas un grand romantique.

Celui que vous n’aimiez pas ?

Je ne garde pas un bon souvenir de Patrice Rio, le stoppeur de Nantes. Surtout depuis qu’il a déclaré dans le journal l’Equipe que j’étais un

() attaquant vicieux, sale et dégueulass­e. Je ne sais plus si je l’avais insulté à l’époque, mais je peux le faire maintenant. Lui, c’est un gros c... !

A votre époque, il y avait de sublimes attaquants (Skoblar, Keita, Bianchi, Bjekovic, Lacombe...). Lequel préfériez-vous ?

J’avais un faible pour Nenad Bjekovic. C’était un attaquant complet. Un vrai buteur. Et un super joueur de ballon. Il avait tout. Sens du but, du déplacemen­t, frappe, conduite de balle, jeu de tête. J’adorais celui que les Niçois surnommaie­nt ‘’Bjeko’’. Et il n’avait peur de rien, ni de personne.

Nenad Bjekovic.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Monaco