POURQUOI LES HÔPITAUX PRIVÉS SONT-ILS RELATIVEMENT PEU SOLLICITÉS ?
Alors que les hôpitaux publics voient les patients affluer, leurs homologues du privé restent à ce stade relativement peu sollicités face à l’épidémie de coronavirus. Une situation regrettée par les fédérations concernées, mais qui ne devrait pas durer.
Quelles sont les capacités du secteur privé ? – Au total, quatre mille lits en réanimation et soins critiques ont été libérés ces derniers jours par les établissements de la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP). A ce chiffre, s’ajoutent près de lits mis à disposition par les établissements de soins à but non lucratif, réunis au sein de la Fehap.
Ces capacités sont-elles sous-utilisées ? – Plusieurs cliniques privées ont accueilli ces derniers jours des patients atteints de coronavirus, notamment dans le Bas-Rhin. Mais le phénomène est resté pour l’instant relativement marginal eu égard aux moyens mis à disposition par les structures concernées.
Pourquoi si peu de sollicitations ? – « Dans les plans de gestion des crises sanitaires, les hôpitaux publics, qui disposent de moyens plus importants et prennent généralement en charge les accidents les plus graves, sont toujours en première ligne, et les cliniques en deuxième ligne », explique Frédéric Valletoux, président de la Fédération
hospitalière de France (FHF, hôpitaux publics). Pour Lamine Gharbi, président de la Fédération de l’hôpital privé (FHP), le manque de coordination entre le secteur public et le privé explique également ces faibles sollicitations. « Il faut que le public et le privé se parlent. Sur les territoires, on constate qu’il n’y a pas d’échanges », a-til déclaré, lundi, sur Europe .
Le secteur privé va-t-il monter en puissance ? – Pour l’ensemble des spécialistes du secteur médical, la montée en puissance des hôpitaux privés dans la lutte contre le coronavirus est inévitable, au vu de l’ampleur prise ces derniers jours par l’épidémie. «Ilest
normal qu’entre le moment où l’on demande à une clinique de déprogrammer des opérations et le moment où les premiers patients arrivent, il se passe quelques jours. Mais tout le monde va devoir être sur le pont », juge Frédéric Valletoux (FHF).
Pour Marie-Sophie Desaulle, présidente de la Fehap, «ilyaeuun “retard à l’allumage” » mais les lits des hôpitaux privés commencent à être « bien occupés ». « L’idéal serait de ne pas
reproduire ce qu’il s’est passé en région Grand-Est [...]. N’attendons pas que les hôpitaux publics soient surchargés et leurs soignants épuisés », prévient-elle.