Raoult claque la porte du Conseil scientifique de Macron
La rupture est cette fois consommée entre le Marseillais Didier Raoult et le gouvernement : « Je ne participe plus au Conseil scientifique réuni autour d’Emmanuel Macron »
Le conseil ne correspond pas à ce que je pense être un devoir de conseil stratégique », a indiqué, hier, le professeur Didier Raoult, membre du Conseil scientifique Covid-19, sur le site de l’institut hospitalo-universitaire Méditerranée. « Je suis en contact avec le ministère de la Santé et le président de la République pour lui dire ce que je pense », assure Didier Raoult. L’infectiologue à l’Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection de Marseille, qui préconise ce traitement à la chloroquine pour lutter contre le coronavirus, figure sur la liste initiale des onze personnalités nommées par Olivier Véran pour constituer le Conseil scientifique Covid-19. Cette liste est consultable sur le site du ministère de la Santé.
Selon les informations de France Inter, Didier Raoult apparaît comme « excusé » sur l’avis du conseil rendu le 12 mars et n’apparaît plus du tout sur celui rendu le 16 mars. Il semble travailler « à côté » du conseil mais échange régulièrement avec le ministre de la Santé.
Cette annonce intervient le jour où le conseil scientifique se réunit pour conseiller le gouvernement sur les prochaines mesures à suivre dans le cadre de la crise sanitaire que traverse le pays.
Cette prise de distance du professeur n’est pas une surprise : depuis des semaines, lui et les experts qui conseillent Emmanuel Macron sont en désaccord.
Divergences sur le traitement à l’hydro-chloroquine
Principal motif de la discorde : un traitement des patients à l’hydro-chloroquine, la molécule couramment utilisée contre le paludisme. Didier Raoult en veut pour preuve les résultats sur 24 malades marseillais traités avec cette molécule, conditionnée sous la forme du Plaquenil, un médicament prescrit pour le traitement des lupus.
Au bout de quelques jours, une majorité d’entre eux ne présentent plus de symptômes et une charge virale bien plus faible.
Des centaines de Marseillais espèrent toujours un dépistage
Le médecin avait par ailleurs ouvert son établissement au dépistage du Covid-19, malgré la désapprobation de ses collègues.
Hier, des centaines de Marseillais faisaient encore la queue devant le site, espérant être dépistés.
Malgré ses désaccords affichés avec l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn, et son discours qui se veut anti-alarmiste, à l’opposé de la communication gouvernementale, Olivier Véran, le ministre de la Santé a assuré s’entretenir avec lui tous les jours au téléphone.