Comment vivre au mieux avec son chien à la maison
Avec le couvre-feu et le confinement, humains et animaux changent de rythme. Quels sont les bons réflexes à avoir ? On a suivi des maîtres et des chiens antibois
Ah, ce brave Pilou. Réglé comme une boîte à musique. À peine la porte de l’appartement ouverte par son maître le soir qu’il se tient déjà prêt. 23 heures sonnent. Et avec elles, celle de la grande promenade nocturne avant un bon dodo dans le panier. Oui mais voilà, depuis plusieurs jours, Pilou n’y comprend plus rien. Son quotidien de chien n’a désormais ni queue, ni tête. Confinement de mise, le toutou peut désormais profiter de sa famille à plein temps. Une vraie fête qui, pourtant, remet en question sa dernière sortie de la journée. Puisque, couvre-feu oblige sur une bonne partie du département, il lui est interdit de mettre la truffe dehors entre 22 heures et 5 heures. Une adaptation devant laquelle les propriétaires d’amours à quatre pattes font face.
« Pour mon chien de kg c’est compliqué »
Tout est une question d’organisation, comme le soutient David, un Antibois : « Le matin, mon épouse sort chacun son tour nos deux chiens dès 6 heures. Un Ratier de Prague et un chihuahua. Lorsque nous les promenons ensemble nous restons à bonne distance l’un de l’autre pour éviter tout ennui durant le tour complet du pâté de maison. Notre dernière balade se fait à 20 heures. » Bon point non négligeable : « Cela nous permet de prendre l’air par la même occasion ! » Certains amoureux des bêtes, comme Tiphaine, apprentie toiletteuse qui ne peut travailler, fermeture du salon de sa maman oblige, a fixé ses horaires : « 8 heures, 12 heures, 16 heures, 18 heures, 21 heures. » Se rendant au parc des Semboules à Antibes avec Chance au bout de la laisse – superbe croisé Berger des Pyrénées/Labrit –, elle témoigne en montrant la bouille de son toutou : « Regardez comme il est heureux après sa balade ! »
Une bulle d’oxygène aussi salutaire pour les quadrupèdes que les bipèdes qui certifient ne jamais sortir sans leur attestation dûment cochée. Mais difficile de prendre le pli pour certains gros loulous comme l’explique Laetitia : « J’ai un chien de 48 kg qui a l’habitude de faire des grandes balades d’une à deux heures par sorties et plusieurs fois par jour dans des environnements différents : parc, plage, ville… Donc pour lui c’est un peu compliqué. Il ne comprend pas qu’on ne peut plus faire comme avant. » D’autant plus que cette maman doit continuer à travailler : « Ma fille et moi avons un poste dans des supermarchés différents. Alors on essaye de faire des petites balades plus souvent, même s’il n’est pas d’accord de rentrer… On joue beaucoup à la maison pour le faire dépenser différemment. »
Question propreté, Jennifer a instauré un rituel pour son golden retriever de 2 ans et son croisé Jack de 5 ans : « Ce n’est pas évident pour eux de rester à la maison. En rentrant de nos deux sorties quotidiennes, direction la salle de bains pour laver les pattes et être sûr de n’avoir aucun virus dessus ! »Unréflexe qui s’avère on ne peut plus utile à en croire Laurence qui se désole pour son animal : « Il faut regarder où l’on met les pieds car il n’est pas rare de voir des gants en latex jetés par terre ! C’est sale ! Mon chien en a marre de tourner autour de chez nous car il n’y a pas d’herbe à proximité… Le pauvre. »
Parce que oui, les bouts de verdure s’avèrent on ne peut plus recherchés en cette période où il est demandé de ne pas trop s’éloigner de sa niche.
« Je redoute l’après confinement... »
En atteste Florian, propriétaire d’un jeune chien « assez dynamique »:« Depuis le début du confinement, j’ai la possibilité de pouvoir faire du télétravail et ma conjointe est au chômage depuis mardi soir. Nous trouvons le chien relativement calme en journée. Nous avons la chance d’avoir un espace vert qui semble abandonné dans lequel le chien peut respirer et courir avec une balle. Même si les animaux domestiques ne doivent pas comprendre ce changement brutal de présence, ils semblent heureux malgré tout ! » Si chacun fait au mieux pour que cette période se fasse la plus douce possible pour leurs protégés, certains pensent également à l’impact du retour à la vie « normale », comme Michaël, résidant chemin de la Verte Pagane à Antibes : « Ma chienne Hopper supporte très bien le confinement. Mais je redoute un peu l’après lorsque la chienne va se retrouver de nouveau des journées entières seule puisque ma femme et moi travaillons dans la restauration. » Une cuisine interne que chacun va devoir arranger à sa sauce. Avec beaucoup de patience, de tendresse et de grattouilles ! Évidemment.