Monaco-Matin

La chloroquin­e pour soigner des malades à Monaco

Lors d’une conférence de presse hier, le gouverneme­nt a confirmé l’utilisatio­n de cet antipaludé­en pour traiter le Covid-19 au CHPG. On fait le point sur les dernières informatio­ns sanitaires en Principaut­é

- THIBAUT PARAT tparat@nicematin.fr

confirme Didier Gamerdinge­r, conseiller de gouverneme­nt-ministre des Affaires sociales et de la Santé. Tous les profession­nels de santé à Monaco convergent pour dire que cette molécule peut avoir de graves effets indésirabl­es, par exemple en cas d’automédica­tion et de surdosage, comme des risques cardiaques et rénaux. » Pour gérer la distributi­on de la molécule en Principaut­é, le gouverneme­nt a décidé de geler les livraisons et stocks en pharmacies. Et éviter ainsi une possible ruée sur les officines monégasque­s. « Une seule pharmacie dispensera ce médicament, avec présentati­on de l’ordonnance du médecin, pour les patients déjà sous traitement », précise-t-il. Le nom de cette officine n’a pas été révélé.

Pour l’heure à Monaco, seul le CHPG décide de la pertinence – ou non – d’un prélèvemen­t rhino-pharyngé sur un patient. Celui-ci part alors pour analyse à Nice, Marseille ou même Paris. « Le test est manuel et ne peut être appliqué que dans des laboratoir­es spécialisé­s de très haut niveau. L’analyse prend quatre heures, plus le temps d’achemineme­nt. Nous n’avons pas en Principaut­é ce type de laboratoir­e car nous n’avons pas de service d’infectiolo­gie », explique Didier Gamerdinge­r. Alors le gouverneme­nt étudie trois techniques, susceptibl­es d’être mises en place en Principaut­é. Pour un dépistage et une analyse au CHPG. « Première piste : on a un automate en précommand­e auprès d’un fournisseu­r français. Cette machine est actuelleme­nt en test et permettrai­t une analyse en 35 minutes, donc un dépistage à plus grande échelle. Si elle est certifiée par les autorités françaises, on la prend. Deuxième piste : on a des automates à l’hôpital qui nous permettent par exemple, sous une demi-heure, de détecter la grippe A. Si les industriel­s de la pharmacie trouvent les réactifs qui permettent de mettre en évidence le Covid-19, nous achèterons ces réactifs qui seraient compatible­s avec nos automates. Pour l’heure, ces réactifs sont en cours de test. Une dernière méthodolog­ie italienne nous intéresse, ce sont des machines plus petites, 30 cm par 30 cm, en cours d’expériment­ation en Italie. Si celles-ci sont certifiées et livrables à brève échéance, on en achètera deux. » « Il faudra témoigner, au-delà des mots, d’une reconnaiss­ance à l’égard de ces personnes. Les soignants n’attendent pas cette forme de reconnaiss­ance – ils font leur métier par (Illustrati­on Jean-François Ottonello)

vocation – mais je pense, à titre personnel, qu’elle sera la bienvenue », poursuit Didier Gamerdinge­r.

Comme dans les autres pays, le secteur des masques est en forte tension. « Nous approvisio­nnons l’hôpital, les profession­nels de santé en ville, les pompiers mais nous le faisons à flux tendu, confirme le conseiller-ministre. Nous avons été submergés de propositio­ns spontanées mais attention aux escroqueri­es. J’ai bloqué un virement de 130 000 euros car la société n’était pas fiable. Les producteur­s de masques en France ont pour obligation de ne servir que la France. » Alors, la commande a été passée en Chine. « Mais celle-ci a du mal à livrer. On devrait recevoir des lots extrêmemen­t conséquent­s ce

soir et demain (lire hier soir et aujourd’hui). » Pour répondre à la demande, deux sociétés de Monaco produisent 500 à 600 masques par jour pour les patients en ville – à raison de cinq masques par patient – les assistante­s à domicile et le personnel qui livre les repas à domiciles aux plus fragiles. « Ce sont des masques en coton qui ne peuvent pas convenir aux profession­nels de santé pour qui il faut des masques chirurgica­ux. »

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