Mort de Pape Diouf à 68 ans, victime du Covid-19
L’ancien président de l’OM, Pape Diouf, est mort des suites du coronavirus. Il avait 68 ans et nous laisse dans la tristesse
Les nouvelles n’étaient pas bonnes. L’information est tombée, hier soir, vers 22h30. Pape Diouf, qui avait été contaminé par le coronavirus, est mort. Il avait 68 ans. Jusqu’au bout, ses proches ont espéré que l’avion qui devait le mener à l’hôpital l’Archet, à Nice, décollerait de Dakar. Tout était prêt. Mais Pape est parti. Son état était trop grave. L’avion est resté sur le tarmac.
Il va manquer à ses amis et au monde du football. Né au Tchad un jour de décembre 1951, il grandit au Sénégal, la terre familiale. A 17 ans, il débarque à Marseille pour finir ses études et écrire son destin. Journaliste sportif à la Marseillaise pendant les années 80, il aimait se dresser sur la route de Bernard Tapie. « Vous faites croire à qui vous voulez que deux et deux font cinq. Pas à moi », dira-t-il un jour au boss de l’OM estomaqué. Pape avait du panache. Et un style qu’on retrouvera dans ses papiers pour le quotidien Le Sport.
Dans les années 90, il franchit une autre frontière et devient agent de joueurs. Un agent influent. Dans son carnet : Joseph-Antoine Bell, Basile Boli, Marcel Desailly, William Gallas, Samir Nasri ou Didier Drogba dont il gère les intérêts.
Puis, il pousse la porte de l’OM. Son club de coeur. En 2004, il se hisse à la tête du club marseillais. Un an plus tard, il est officiellement nommé président.
Il est un dirigeant écouté, respecté et respectable.
Même quand il se bat en duel avec Jean-Michel Aulas. Poussé vers la sortie en 2009 par Robert Louis-Dreyfus, il vivra comme une injustice sa mise en examen dans l’affaire des transferts douteux de l’OM en 2016. Conférencier demandé, il était rentré à Dakar en 2018 auprès des siens. Pape Diouf a eu plusieurs vies. Le journaliste, le foot et même la politique. Il a toujours été un mec bien. Qu’il soit aux côtés des journalistes, ou face à eux, il était un homme de valeurs. Droit, digne, debout. Il était un guide. Une référence. Ses phrases élégantes et ses mots recherchés vont nous manquer. Il laisse beaucoup d’amis (comme Julien Fournier) effondrés et pas mal de confrères dans la peine. Aujourd’hui, Marseille va être plus vide et plus triste que jamais.