Le crématorium de Nice double sa capacité d’incinération
Le crématorium de Nice se prépare au pire. Depuis la fin de semaine dernière, la société détentrice de la délégation de service public s’est complètement réorganisée afin d’être en mesure, en cas de dégradation violente de la situation sanitaire, de doubler sa capacité d’incinération, actuellement de dix-sept à dix-neuf par jour. Du coup, la vigilance est la règle numéro 1. Surtout pour les levées de corps à domicile : « À l’hôpital, quand on intervient, tout est déjà sécurisé. Chez les particuliers, c’est une autre histoire, prie de croire Frédéric Robini, des pompes funèbres de
On choisit pour limiter les risques de procéder à des mises en bière sur place. »
Les gestes barrières sont alors une véritable obsession. « La douleur des proches est terrible. Notre mission c’est de les accompagner le mieux possible, tout en faisant attention à nous. Est-ce qu’ils ont été contaminés par leur parent qui vient d’en décéder ? Ces incertitudes sont angoissantes. »
D’autant que toute la profession est en manque de masques, lunettes, blouses et autres moyens de protections contre le virus. « Nous avions passé des commandes, mais elles ont été réquisitionnées pour les personnels de santé, ce qu’on comprend parfaitement. Ils sont prioritaires, mais nous sommes aussi en première ligne. Les masques aujourd’hui ; on en a au compte-gouttes ! », déplore Laurent, 38 ans, qui travaille dans une des très nombreuses PME de sous-traitance du marché funéraire à Nice.