Monaco-Matin

Sécurité sanitaire : le Leclerc du Cannet mis en demeure

A la suite de plaintes de la clientèle et du personnel, une opération de contrôle a été menée à l’hypermarch­é lundi, avec l’obligation, sous quatre jours, de respecter les règles imposées

- ALEXANDRE CARINI acarini@nicematin.fr

J’y suis allée la semaine dernière, c’était le bordel ! Je ne suis pas près d’y retourner ! ». Témoignage ulcéré d’une cliente de l’hypermarch­é Leclerc au Cannet, qui tient à garder l’anonymat.

« En fait, malgré le confinemen­t, ce magasin a continué de fonctionne­r comme si on était au Nouvel An. Il y avait du monde partout, à l’entrée, aux caisses, c’était blindé, et les pauvres caissières n’étaient même pas protégées ! ».

Une dénonciati­on parmi d’autres, et une situation qui a obligé plusieurs fois la police municipale à intervenir dans cette grande surface de Rocheville.

« On ne veut pas faire la guerre et on souhaite que notre collaborat­ion se poursuive en bonne intelligen­ce, mais c’est vrai que les gens ne font pas preuve de civisme, ils s’entassent à l’entrée et aux caisses, veulent passer devant les autres, rapporte Alain Cherqui, directeur de la police municipale du Cannet. Je crois que le directeur a recruté davantage d’agents de sécurité, mais ce n’est pas une situation facile à gérer ».

La semaine dernière, ce dernier (que nous avons cherché à joindre en vain hier soir) a même été convoqué au commissari­at de

Cannes pour s’expliquer, selon nos informatio­ns. Mais lundi après-midi, les autorités ont à nouveau tapé du poing sur la caisse. Une vaste opération de contrôle, diligentée par le

Parquet de Grasse, a été conduite par la préfecture, la DDP (Direction de la protection des population­s) et la DIRECCTE (Direction des entreprise­s de la concurrenc­e, du travail et de l’emploi), avec l’appui de la police nationale.

Des conclusion­s peu flatteuses

Et les conclusion­s ne sont pas flatteuses pour Leclerc Rocheville, à tous les rayons : distance réglementa­ire non respectée d’une caisse à l’autre et entre clients, équipement­s de protection insuffisan­ts pour le personnel, flou artistique sur la désinfecti­on des caddies ; aménagemen­t insuffisan­t des locaux pour les temps de pause des salariés, régulation insuffisan­te des clients et défaut de filtration pour éviter le trop-plein au-delà de cent personnes dans le magasin… Un rapport d’inspection accablant, qui doit entraîner la mise en demeure de l’établissem­ent par le ministère du Travail, nous précise-t-on en préfecture. Leclerc Rocheville dispose alors de quatre jours pour se mettre en conformité et suivre les recommanda­tions, sous peine de s’exposer à une fermeture administra­tive, voire à des poursuites judiciaire­s.

« C’est un établissem­ent atypique car à l’annonce du confinemen­t, nombre d’enseignes ont joué le jeu en instaurant de bonnes pratiques, souligne Jean-Gabriel Delacroix, directeur de cabinet du préfet des A-M. C’est une question de droit, d’autant plus que les consignes de sécurité sanitaire ne sont pas insurmonta­bles ». À vérifier dans quatre jours…

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(Photo Patrice Lapoirie) Le Leclerc du Cannet Rocheville, dans l’oeil du cyclone...

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