Monaco-Matin

Arrêtée à cause du Covid- une caissière de Nice se confie

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Une jeune caissière dans un supermarch­é de Nice présentant des symptômes du nouveau coronaviru­s est confinée chez elle, non dépistée mais munie d’un arrêt de travail comprenant la mention “Covid19”. Elle raconte.

Elle fait un métier qui est devenu à risque. Juliette (le prénom a été modifié) est caissière à Nice.

La jeune femme âgée d’une vingtaine d’années est en première ligne face aux personnes malades. Et elle a fini par contracter un virus.

Les premiers symptômes se sont déclarés il y a cinq jours. « J’ai commencé à avoir du mal à respirer. Je n’arrivais pas à reprendre mon souffle quand je montais les escaliers. »

Puis des maux de tête, qui ne passaient pas, des diarrhées, des douleurs musculaire­s. « Pour moi, ce n’était rien. J’étais fatiguée mais sans plus, ça ne m’empêchait pas d’aller travailler. » Jusqu’à samedi matin. « J’avais de grosses difficulté­s à respirer alors mon compagnon m’a dit d’aller chez le médecin. » Les pompiers sont venus la chercher au cabinet médical et l’ont directemen­t emmenée à l’hôpital Pasteur.

Pas de test pour Juliette, sont état n’est pas jugé assez préoccupan­t. «On m’a dit de rentrer chez moi et de prendre du paracétamo­l mais on m’a fait un arrêt de travail de neuf jours. » Le motif ? « Affectée au Covid19

». Depuis, cette Niçoise se repose dans l’attente que sa santé s’améliore. «Des collègues ont pris de mes nouvelles, personne n’a l’air trop inquiet. »

Les caissières, les plus exposées Malgré la quantité de gens qu’elle peut rencontrer lors d’une journée de travail, Juliette se sent en sécurité. « On a des gants, autant que nécessaire, des barrières de plexiglas et il y a un marquage au sol pour délimiter le mètre de sécurité aux caisses. »

La majorité des clients respecte le confinemen­t et les gestes barrières, « à part quelques personnes, notamment des personnes âgées, qui continuent à venir trois fois par jour ».

Alors, parfois, le contact est

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Je m’essouffle dès que je marche”

inévitable. « Quand il y a trop de monde, le mètre de distance n’est pas respecté. Quand les clients payent en monnaie, on la touche même si c’est avec nos gants et on finit par se toucher le visage inconsciem­ment. Les caissières sont les plus exposées. » « Il faut rester positif » Aujourd’hui, Juliette est encore malade. Elle n’a pas de fièvre – « chaque personne réagit différemme­nt m’a-t-on dit à l’hôpital » – mais respire très difficilem­ent. « Rien que de me doucher, c’est compliqué. Je m’essouffle dès que je marche. »

Si elle reconnaît avoir «un petit peu peur » que ses symptômes s’aggravent, la jeune Niçoise garde le moral.

« Je me repose, je suis avec mon compagnon. Il faut rester positif ! Et puis plein de personnes sont guéries, alors pourquoi pas moi ? »

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Illustrati­on d’une caissière dans un supermarch­é à Nice.

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