Monaco-Matin

La police de Mandelieu harangue ses habitants !

Le monde à l’envers... pour la bonne cause. Chaque soir, les policiers municipaux de Mandelieu encouragen­t les riverains à faire du tintamarre pour dire merci à tous ceux qui combattent le Covid

- THOMAS PEYROT tpeyrot@nicematin.fr

À20 heures pétantes, boulevard des Écureuils, ça se bouscule au balcon ! Et les retardatai­res sont priés de s’activer « fissa ». Au risque de se faire interpelle­r « avec le sourire » par les brigades motocyclis­te et mobile de la police municipale de Mandelieu-la Napoule. À grand renfort de gyrophares, de sirènes deux-tons hurlantes et – au besoin de – de cornes de brume, l’escouade en uniforme harangue le voisinage pour un tapage nocturne chaudement recommandé. Mais minuté ; n’abusons pas quand même. Et ce drôle spectacle dure depuis le premier jour du confinemen­t, le mardi 17 mars dernier.

« Ils risquent leur vie pour nous »

Pourquoi un tel déploiemen­t de force ? Annoncer à « feu vivifiant » le couvrefeu ? Que nenni. Simplement inviter – sinon inciter – tous les Mandolocie­ns à manifester leur reconnaiss­ance à l’ensemble des forces vives qui combattent quotidienn­ement la pandémie du Covid-19 et ses conséquenc­es. C’est le cas des soignants au premier chef, bien évidemment, mais aussi ceux qui veillent à notre sécurité, les policiers nationaux, municipaux, gendarmes et sapeurs-pompiers, tous ceux qui assurent la propreté de nos voiries, de tous les espaces publics, les caissières, technicien­s de surface, routiers, etc.

Et l’initiative des agents municipaux de Mandelieu remporte presque tous les suffrages sur cette artère de la commune. Retraités, jeunes couples et enfants en bas âge jouent à fond la carte solidaire. « C’est presque un rituel maintenant, c’est amplement mérité, ils risquent leur vie pour nous soigner et nous protéger, c’est le moins que l’on puisse faire pour eux », justifie Nathalie, qui habite, ici, une résidence qui donne sur cette artère depuis quatre ans.

Alors, c’est à celui qui fera le plus de ramdam. Et pour cela, mieux vaut être bien outillé, toute la batterie de cuisine y passe, casseroles, poêles et couvercles de cocottes-minute s’invitent en guest à la fête.

À tous les étages, comme dans la rue, on reprend en choeur le refrain d’une chanson désormais culte de Soprano en hommage « A nos héros du quotidien » Une façon polie, aussi pour les forces de l’ordre, de raisonner les esprits de ceux qui voudraient encore braver inutilemen­t le confinemen­t et mettre en péril la vie des plus fragiles.

« Grand moment d’union nationale »

Sébastien Leroy, maire de Mandelieu, tout en appelant au civisme et «aurespect des consignes », n’a pas manqué de remercier ses agents et les gendarmes, qui « participen­t chaque soir à ce grand moment d’union nationale ».

Dans d’autres quartiers, d’autres résidences, le tumulte fait écho. Des tonnerres d’applaudiss­ements aux Trois-Rivières. Sur la colline, on se défend plutôt pas mal. Boulevard des Princes, Minelle et Cap-Vert peuvent faire mieux que tintinnabu­ler sagement ?

Alors, rendez-vous ce soir, 20 heures sonnantes ! Un seul mot d’ordre : « Faites du bruuuuuuii­iiit ! »

 ?? (Photos Th. P. et DR) ?? Presque tous les soirs « A nos héros du quotidien », la chanson de Soprano résonne sur tout le boulevard des Écureuils, reprise en choeur par les riverains et les agents de police municipale de Mandelieu. Une façon polie, aussi, de raisonner les esprits de ceux qui voudraient braver inutilemen­t le confinemen­t. Au risque de mettre en péril la vie des plus fragiles.
(Photos Th. P. et DR) Presque tous les soirs « A nos héros du quotidien », la chanson de Soprano résonne sur tout le boulevard des Écureuils, reprise en choeur par les riverains et les agents de police municipale de Mandelieu. Une façon polie, aussi, de raisonner les esprits de ceux qui voudraient braver inutilemen­t le confinemen­t. Au risque de mettre en péril la vie des plus fragiles.

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