Les fraises de Carros au menu des plus chanceux
Depuis une dizaine de jours, les premières Cléry des producteurs du canton sont là. Challenge : les vendre ailleurs que dans les restaurants et marchés fermés, et à la Fête des fraises annulée
Les plus chanceux ont pu goûter les toutes premières depuis une dizaine de jours : les fraises du canton de Carros arrivent dans les assiettes, pour égayer notre quotidien de confinés de leur couleur et leur parfum incomparables. En tête les Cléry, bientôt suivies des Mara des bois et Charlotte, qui seront là jusqu’à la fin d’année.
tonnes de récolte attendues d’ici l’été
La récolte devrait monter en puissance pour être pleinement déployée d’ici à deux ou trois semaines, selon la durée et l’intensité de la vague de froid qui freine la maturation.
Les producteurs tablent sur 80 tonnes comme l’an dernier. Un chiffre inférieur à ce que l’on aurait pu espérer au regard du nombre de plants installés : la faute à la forte chaleur de l’été qui n’a pas permis aux fraisiers de faire toutes les réserves nécessaires à une fructification optimale. Création de drive, paniers déjà mis en place, vente de production locale dans les grandes surfaces et chez les primeurs : toutes les formules envisageables sont à l’étude. D’abord, pour affronter la fermeture des marchés et celle des restaurants qui anéantissent les filières habituelles de distribution.
Habitué aux catastrophes naturelles, le monde agricole tente de s’adapter à la donne du Covid-19, afin d’être au rendez-vous du sommet de la production, fin avril, sans avoir à la détruire.
Cela d’autant que, on pouvait s’en douter, la Fête des fraises de Carros annoncée pour les 25 et 26 avril a été annulée. Exit son marché agricole et artisanal, sa fête foraine et son apéritif d’honneur qui attirent, chaque année, dix mille gourmands.
Les producteurs qui en sont les organisateurs ont choisi de tailler dans le vif. Et de ne pas prendre de risque sanitaire de contamination, ce que n’excluait pas l’hypothèse d’une levée effective du confinement le 15 avril.
Transferts de salariés
Ils sont au total une dizaine entre les Plans de Carros, ceux de Gattières, Saint-Jeannet et La Gaude. L’enjeu des fraisiculteurs – dont un nouvel agriculteur à
Carros les Plans, submergé par les demandes de sa clientèle – sera aussi, d’ici à la fin avril, de pouvoir ramasser toute leur production. Pas simple avec l’absence de leurs saisonniers étrangers, pour l’essentiel d’Afrique du Nord, bloqués aux frontières. A priori, des accords entre les exploitations qui se transfèrent leurs salariés devraient permettre de combler cette carence, aussi avec l’arrivée de chômeurs victimes collatérales de l’effet Covid-19 sur l’activité.
Pour que leurs efforts ne soient pas vains, les fraisiculteurs appellent à la « consomm’action » : «Demandez nos produits à vos vendeurs habituels, et achetez-les ! »