Monaco-Matin

« On étudie toutes les possibilit­és »

Alors que le handball, le volley, le rugby et le basket ont stoppé définitive­ment leurs compétitio­ns chez les amateurs cette saison, le football est, lui, encore en stand-by. Explicatio­ns d’Eric Borghini

- PROPOS RECUEILLIS PAR ANTOINE DELGOULET

L’épidémie de coronaviru­s et le confinemen­t de la population qu’elle implique ont incité la quasi-totalité des fédération­s sportives à stopper définitive­ment les saisons en cours chez les amateurs. Le football, lui, a bien annulé les coupes de Ligue et de District ainsi que d’autres compétitio­ns mineures, mais n’a pas encore pris de décision ferme sur ses championna­ts amateurs. Pour quelles raisons ? Une date limite de décision est-elle prévue ? Les explicatio­ns (par téléphone) d’Eric Borghini, le président de la Ligue Méditerran­ée, confiné à son domicile niçois avec sa petite famille.

Eric Borghini, le hand, le volley, le rugby et le basket ont, tour à tour la semaine dernière, décidé de stopper la saison chez les amateurs. Pourquoi le foot amateur attend encore ?

Pour le moment, la fédération n’a pas souhaité arrêter les compétitio­ns chez les amateurs car on examine plusieurs hypothèses.

Quelles sont-elles ?

Elles sont évidemment liées à la date de la fin du confinemen­t. Si cette dernière est raisonnabl­e tout en prenant en compte une nouvelle préparatio­n physique obligatoir­e pour les joueurs, on peut finir les championna­ts au  juin, quitte à déborder légèrement sur juillet grâce à des dérogation­s (la validité des licences s’arrête en principe au  juin, ndlr). Il reste en moyenne sept matchs en Ligue et district. En jouant deux fois éventuelle­ment certaines semaines, c’est possible. Mais on fait face à plusieurs inconnues. Tout dépend de la date de sortie du confinemen­t. Par ailleurs, celleci sera-t-elle totale ou plutôt progressiv­e comme je le pense ? Il se peut que certaines catégories de personnes à risque restent encore confinées. Cela peut concerner des

‘‘ joueurs et les clubs ne pourront peut-être compter que sur la moitié de leur effectif par exemple. Ce ne serait pas très équitable.

Et si ce n’est pas possible de terminer les championna­ts ?

Par principe, on préfère aller au bout des championna­ts. Dans le cas contraire, la fédération réfléchit à tous les scénarios. Arrête-t-on les classement­s au  mars, jour de la suspension des championna­ts ? Les arrête-t-on à la fin des matchs allers ? Va-t-on utiliser le système du coefficien­t (le nombre de points par rapport aux matchs joués entre des équipes) ? On réfléchit aussi à des play-offs avec les  ou  premiers, des play-downs avec les  ou  derniers...

Il y a plein de possibilit­és qu’on est en train d’étudier. Si, malgré toute notre bonne volonté, on est obligé d’arrêter, il faudra choisir la solution la moins injuste possible. Personnell­ement, j’ai milité pour que la décision qui sera choisie le soit par la fédération et soit applicable à l’ensemble du territoire national.

Pourquoi ne pas faire une saison blanche comme l’ont actée d’autres fédération­s sportives ?

Parce qu’on compte    licenciés,   clubs et qu’on a déjà fait les trois quarts du championna­t. On ne peut pas leur dire que tout ce qu’ils ont fait depuis le début de la saison va tomber à l’eau. La décision de faire une saison blanche serait injuste. Celle qu’on choisira sera moins injuste, même s’il y aura des recours de clubs qui se sentiront lésés. Sportiveme­nt, c’est quand même plus logique d’avoir des montées et des descentes.

Que pensez-vous des fédération­s qui ont décidé de faire une saison blanche ?

Chaque fédération est indépendan­te et agit en fonction de son intérêt propre.

La fédération a-t-elle fixé une date limite pour sa décision ?

Non. On pense d’abord à la santé des licenciés. On ne fixe pas de date car on ne sait pas quand ni comment l’épidémie va évoluer. Si dans les  jours qui viennent, on observe (ou pas) une décrue, on avisera à ce moment-là.

Avez-vous fait un sondage pour savoir ce que les clubs pensent de la suite ?

Non mais à la Ligue Méditerran­ée, on a appelé les présidents des cent clubs de la région pour leur demander des nouvelles. Ils n’ont pas eu de remontée au niveau de la contaminat­ion de leurs licenciés, hormis un cas suspect sur un dirigeant. On les a aussi informés qu’on travaillai­t sur l’impact financier de cette crise sanitaire.

On réfléchit aussi à des play-offs, des play-downs”

Vous êtes dans votre dernière année de mandat à la Ligue. Les élections, repoussées, auront lieu en fin d’année. Serez-vous candidat à votre réélection ?

Je réserve pour l’instant ma réponse. Le plus important est qu’on arrive à passer ce cap terrible auquel on doit faire face avec cette épidémie.

 ??  ?? Le président de la Ligue Méditerran­ée de football espère encore que les championna­ts amateurs se terminent fin juin ou début juillet. Si ce n’est pas possible, les instances fédérales, qui refusent de faire une saison blanche, prendront la décision « la moins injuste » pour les clubs. (Photo archives Y. D.)
Le président de la Ligue Méditerran­ée de football espère encore que les championna­ts amateurs se terminent fin juin ou début juillet. Si ce n’est pas possible, les instances fédérales, qui refusent de faire une saison blanche, prendront la décision « la moins injuste » pour les clubs. (Photo archives Y. D.)

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