Toujours pas d’accord entre le ministère et le secteur du BTP
Toujours pas de fumée blanche, toujours pas d’accord. Ça patauge entre les ministères et le secteur du bâtiment. Pourtant, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, l’avait assuré vendredi 20 mars sur LCI : un « protocole », afin de cadrer les conditions pour les reprises des chantiers, allait rapidement s’établir. « Nous définirons ensemble, [avec les professionnels du bâtiment], je l’espère sous 24 ou 48 heures, des règles sanitaires strictes qui s’appliqueront à tous. » Des changements étaient alors attendus par les entreprises et salariés du BTP, notamment sur le maintien des chantiers et les conditions de sécurité face à l’épidémie [Nice-Matin du samedi 21 mars].
Protocole rejeté par la quasi-totalité des syndicats du BTP
Pendant plusieurs jours, la situation a semblé stagner. « Tout ce que je peux vous dire, c’est que c’est à l’étude par tous les acteurs sociaux et le ministère. En cours de validation », a vaguement éclairci Frédéric Tomasella, président de la fédération régionale du BTP en Paca, la semaine qui a suivi l’intervention de Bruno Le Maire. Mardi, enfin, le couperet est tombé. « Le guide, ou protocole, est revenu du ministère dans une version largement remaniée, rapporte Frédéric Tomasella. Cette dernière a été rejetée par toutes les organisations syndicales, sauf la CFDT .»
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De son côté, la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) estime que « cette nouvelle version ne permet pas de reprendre les chantiers d’une façon sécurisée et sereine, pour les employés et les entreprises. » Actuellement, la situation semble très compliquée même si « le dialogue n’est pas totalement rompu entre les ministères et les fédérations de la construction ».
« Revenir au texte initial »
Les acteurs du BTP redoutent l’impossibilité, à court terme, « de parvenir à trouver un compromis entre les deux parties », chaque proposition des syndicats devant être validée par le gouvernement.
Bruno Cavagné, président de la FNTP, tente de convaincre les ministres : « Si l’objectif est bien de créer les conditions du redémarrage, il faut revenir au texte initial sorti milieu de semaine dernière et validé par les trois fédérations et quatre organisations syndicales. » Un accord notamment basé sur « des réorganisations ou ajustements des pratiques [...]. Des procédures adaptées » de respect des gestes barrière et de distance entre les salariés, indiquait alors un communiqué cosigné par les ministères et trois fédérations.