Huguette ,ans: « Y’a plus que le Bon Dieu »
Les informations à la télévision, elle ne les regarde « surtout pas ». Leur préférant « Mickey », dit-elle sérieusement. Huguette, 91 ans, a passé sa vie à La Roquettesur-Siagne, mais réside à La Riviera depuis un an et demi. « Je suis venue avec mon mari quand il a eu la maladie d’Alzheimer. Il est parti au bout de six mois. » Pourquoi cet Ehpad ? «Ma fille y avait mis sa belle-mère, et elle est décédée ici après en avoir toujours été satisfaite… »
Ce qui manque le plus à Huguette, ce sont les visites. Elle compense avec l’ordinateur dont ses enfants l’ont prudemment équipée. Tout en lui téléphonant tous les jours. Des « mots codés » font passer le reste du temps, et les équipes sont présentes : « On vient me faire un petit coucou, j’apprécie, ils font tout ce qu’ils peuvent, je ne suis pas à plaindre. »
« J’espère que beaucoup seront sauvés »
La nonagénaire le sait bien : « Je ne suis pas éternelle. » Elle évite d’y penser, mais c’est la fatalité. La disparition des nombreux résidents lui cause de la peine. « Il y en a deux ou trois qui étaient devenus des amis, on se retrouvait, toujours un peu les mêmes, tandis que d’autres n’ont plus toute leur tête. » Ces départs la préoccupent, on le sent. « J’espère qu’il y en aura beaucoup qui seront sauvés, dans la France entière », dit Huguette, altruiste. Si elle croit avoir « parfois des petits trous de mémoire » , il ne lui a pas échappé que des familles envisagent une action en justice. « Porter plainte ? Contre qui ? A ce stade, y’a plus que le bon Dieu… »