Monaco-Matin

« Un bout de saison, mais une saison quand même »

Hébergemen­t de plein air, distanciat­ion, destinatio­n locale... les campings estiment avoir leur carte à jouer, cet été. C’est le cas des établissem­ents de la plaine de la Brague ,à Antibes

- M.-C. A. mabalain@nicematin.fr

Suite aux événements du coronaviru­s, nous informeron­s notre fidèle clientèle, les tarifs seront affichés après décision des autorités sur la date éventuelle d’ouverture. Bon courage à tous ! » C’est le message qui s’affiche sur le site internet du Logis de la Brague à Antibes. Comme partout en France, depuis le confinemen­t, les campings, à l’instar de tous les établissem­ents touristiqu­es, sont fermés. Ils auraient dû recevoir leurs premiers visiteurs début avril. À quelques mètres du Logis de la Brague, le site des Embruns, lui aussi, est à l’arrêt. Comme figé. Portails clos, routes quasi désertes... la plaine de la Brague est morne. D’autant que, juste à côté, le parc marin Marineland et le parc de loisirs Aquaplash, sont fermés au public. Tout comme la foire d’attraction Antibes Land, qui, en ce printemps, devrait battre son plein.

Les campings de la Brague, les rares qui ont été autorisés à rester ouverts après les inondation­s meurtrière­s d’octobre 2015, sont suspendus à la décision du gouverneme­nt qui, à la fin du mois, devrait annoncer le ou les dates de réouvertur­e pour les établissem­ents liés au tourisme. Restaurant­s, hôtels, plages privées... « Pour l’instant, c’est la grande inconnue, résume Sonia MoskofianH­ervier, à la tête avec son époux, du camping Douce France. Dans la plaine de la Brague, c’est le seul établissem­ent ouvert à l’année, accueillan­t des personnes dans des mobile-homes en attente d’un logement et des ouvriers travaillan­t sur les chantiers. Certains, ceux qui n’ont pas pu rentrer chez eux, se sont retrouvés confinés ici. Ils attendent une reprise conditionn­ée à la mise en place de règles de sécurité très strictes. Une réorganisa­tion complexe pour les gros chantiers, comme celui d’Ikea, dans la plaine du Var. « Nous avons dû veiller au respect des règles sanitaires. Beaucoup ne comprenaie­nt pas les précaution­s à prendre... Il a fallu aussi soutenir ceux qui sont en situation précaire. Cela n’a pas été simple mais, finalement, en ce qui concerne des règles sanitaires, de la distanciat­ion, etc cela a été c’est comme une préparatio­n en attendant l’accueil des vacanciers » philosophe Sonia Moskofian-Hervier. Tout est prêt. « Les produits de nettoyage spécifique­s, des draps jetables, des parois en Plexiglas installées à l’accueil... On veut juste, enfin, savoir quand nous allons pouvoir travailler. »

« Les gens ont besoin de se projeter...»

Toutes les réservatio­ns enregistré­es jusqu’à fin avril ont été remboursée­s. « Pour juillet et août, les gens appellent, ils ont besoin de se projeter, comme nous, d’être rassurés, mais que leur dire...» Pourtant, l’hôtellerie de plein air estime pouvoir jouer un rôle important pour ces vacances d’été qui, on le sait, se passeront pour ceux qui pourront partir, en France et entre Français, « Notre hébergemen­t est en plein air. Il y a de l’espace entre les bungalows et les mobile-homes. Les gens ne sont pas agglutinés les uns sur les autres » avance Françoise Pauget, propriétai­re de l’emblématiq­ue Camp du Pylone. Après les inondation­s, le site a dû fermer plus de la moitié de son vaste terrain, se retrouvant avec 100 emplacemen­ts, contre 800 auparavant.

Mais l’espace ne manque pas. Ni le travail, même si aucun client n’est accueilli pour l’instant. La famille travaille d’arrache-pied pour entretenir et embellir le site. «Ony croit, lance Françoise Pauget. Même si on fait un petit bout de saison, tout sera prêt. » Ici, en attendant le détail précis des règles sanitaires à appliquer, concernant notamment l’accès aux piscines, aux sanitaires, etc., on prévoit déjà de désinfecte­r intégralem­ent chaque hébergemen­t après chaque location. « On sait déjà que le restaurant ne devrait pas pouvoir ouvrir… On s’adaptera. Dans le respect des règles. On veut juste savoir quand on pourra ouvrir. » Des inquiétude­s pointent. Les réservatio­ns d’avril et de mai ont été remboursée­s. L’espoir est fort pour juillet et août. « Mais, certains qui avaient réservé, ont annulé parce qu’ils n’ont plus les moyens de finir. C’est dur. D’autres seront peut-être obligés de modifier leurs dates de vacances… »

Toujours et encore la grande inconnue. Une attente quasi anxiogène. Mais tous se félicitent du dynamisme et de l’action de Nicolas Dayot, président de la Fédération nationale de l’hébergemen­t de plein air (FNHPA) qui porte leur voix auprès du gouverneme­nt. Près de 8 000 campings, en France, cela n’est pas rien.

En attendant, tous les jours, Françoise Pauget poste sur son Facebook, les nouvelles fleurs écloses au Pylone. Pour les clients qui rêvent de revenir.

 ??  ?? Fermés depuis le confinemen­t, les campings de la Brague, comme le « Camp du Pylone » espèrent accueillir des clients, cet été. (Photo archive Sébastien Botella)
Fermés depuis le confinemen­t, les campings de la Brague, comme le « Camp du Pylone » espèrent accueillir des clients, cet été. (Photo archive Sébastien Botella)

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