‘‘ Les Alpes-Maritimes en rouge ce soir, en vert dès le mai ?
« La circulation du virus n’est pas uniforme dans le pays », a déclaré mardi le chef du gouvernement avant de présenter un déconfinement à deux vitesses basé sur « trois ensembles de critères » établis par la direction générale de la santé et Santé Publique France. Ce soir, lorsque sera dévoilée la première carte, les Alpes-Maritimes risquent d’être classées « rouge ». Mais l’examen des indicateurs peut permettre d’émettre une hypothèse plutôt favorable pour le 11 mai si la tendance des derniers jours se poursuit.
◗ Premier critère, «que le taux de cas nouveaux dans la population sur une période de 7 jours reste élevé, ce qui montrerait que la circulation du virus reste active ». Cet indicateur n’est actuellement pas connu à l’échelle du département, l’ARS communiquant uniquement sur le nombre de cas détectés dans l’ensemble de la région Paca. Si l’on se base sur ceux-ci (en sachant qu’un grand nombre de dépistages ont été menés dans les Bouches-du-Rhône), on observe une forte décrue : en moyenne 140 nouveaux cas quotidiens entre le 21 et le 28 avril – contre 277 la semaine précédente. Au niveau départemental, on peut comparer le taux d’hospitalisations de Covid-19 cette semaine avec celui de la semaine dernière, rapporté à 10.000 habitants. Il est en légère baisse - 2,38 contre 2,49 - ce qui n’est pas le cas dans tous les départements. ◗ Deuxième critère : « que les capacités hospitalières régionales en réanimation restent tendues ».
Dans les Alpes-Maritimes, il y avait 94 lits de réanimation en 2018 selon les données de la DREES (direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques du ministère de la Santé). Ce nombre a été augmenté pour faire face à l’afflux possible de malades du Covid-19, mais si l’on regarde la courbe des hospitalisations en réanimation depuis le début de l’épidémie, on observe que le chiffre de 2018 n’a encore jamais été atteint, même au moment du « pic » du 8 avril (87 personnes en réanimation - elles étaient 56 hier).
◗ Dernier critère enfin, « que le système local de tests et de détection des cas contacts ne soit pas suffisamment prêt ». C’est l’inconnue. Le nombre de tests réalisés quotidiennement aujourd’hui ne présume pas des capacités des laboratoires. Par ailleurs, il s’agit surtout que le système de détection des cas contacts soit opérationnel, et cela suppose la mise en place de « brigades » composées de « professionnels de santé, mais également, de salariés de l’Assurance maladie, ou encore des personnels des mairies, des CCAS ou des départements ». Difficile de dire aujourd’hui si cela pourra être le cas. Dans son point de situation sur l’épidémie en région Paca, l’Agence régionale de santé précise encore chaque jour que le « virus circulant activement dans notre région, il n’est plus possible de rechercher systématiquement les contacts des personnes positives au Covid-19 ».