Monaco-Matin

Dix mois de prison pour « une petite bière »

- CH. P.

Jordan,  ans, est plombierch­auffagiste, plutôt apprécié jusqu’alors par son employeur. Sauf que lundi, l’employé modèle s’est déchaîné, menaçant de mort son patron, brisant une baie vitrée de la société installée dans le quartier de la gare. L’arrivée de trois policiers, ne l’a pas calmé, au contraire. Coups de tête, coups de pied, insultes variées, Jordan a aggravé son cas, y compris lors de son transfert à la caserne Auvare. La consommati­on de deux bières à plus de ° suffirait à expliquer ce déchaîneme­nt de violences, selon Jordan. Le procureur Yves Teyssier doute que seules deux canettes aient été ingurgitée­s. Il souligne un fâcheux précédent avec une condamnati­on pour des faits similaires en Ardèche.

Jordan et son collègue en rentrant d’un chantier avaient froissé la tôle d’une voiture sur la voie rapide sans prendre la peine de s’arrêter. Arrivé dans l’entreprise, un différend sur le manque de mesures sanitaires l’a mis en furie.

« Six mois que j’avais pas bu »

Le visage encore marqué par l’événement, Jordan, avec à ses côtés Me Manon Bracco, présente ses excuses. Ni son employeur ni les policiers ne sont présents. «Jene suis pas du tout comme ça. C’est à cause de l’alcool. Cela faisait six mois que j’avais pas bu. » Les violences et les insultes ont été si nombreuses que « le procès-verbal d’interpella­tion qui les relate est de deux pages », remarque le président Guillaume Saint-Cricq.

« J’ai honte. On s’est dit, on va boire une petite bière pour se détendre. Je ne me souviens de rien. Je me suis réveillé en garde à vue », prétend le plombier repentant. « Votre patron a dû se barricader, baisser le rideau », note le président. Il aurait même été poursuivi par Jordan, couteau en main. « La relation avec l’employeur risque d’être terminée », ajoute le procureur. Yves Teyssier sermonne : « Vous avez un métier entre les mains et là, vous encourez trois ans de prison. »

Le magistrat requiert six mois avec un sursis probatoire. Le tribunal condamne finalement Jordan à dix mois de prison dont deux ferme mais ne délivre pas de mandat de dépôt. Autrement dit, le plombier est libéré mais il doit se soigner et indemniser ses victimes s’il veut éviter l’incarcérat­ion.

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