Disparition de Me Max Ouaknine
Me Max Ouaknine, notaire honoraire, connu à Nice pour avoir exercé sa carrière pendant plus de quarante ans, s’est éteint dans la nuit de lundi à mardi, à son domicile, à 88 ans. Le père de la conseillère départementale et adjointe au maire, Martine Ouaknine, faisait partie de ces Niçois de là-bas, ceux de l’autre côté de la Méditerranée. Lui, est né au Maroc le 28 septembre 1931. Après des études de droit, Max Ouaknine devient clerc de notaire à Marrakech. C’est là qu’il rencontre et épouse, en 1953, Frida, la femme de sa vie. Quelques années plus tard, c’est l’exode, moins tragique que pour les Français d’Algérie, mais tout aussi traumatique. Le jeune ménage fait ses valises pour la France. « Le notaire, pour lequel mon père travaillait, l’avait recommandé auprès de plusieurs confrères de Paris, Lyon et de la Côte d’Azur, raconte Martine. Celui de Nice lui a répondu le premier. »
Le hasard fait bien les choses. Le couple s’installe, rebâtit une vie, la famille s’agrandit et compte trois filles :
Martine, Audrey, et Barbara, qui deviendront avocate, chirurgiennedentiste à Paris et médecin à New York. À l’époque, Frida se charge de leur éducation, veille aux devoirs, pendant que
Max reprend ses études de droit, tout en travaillant. Son objectif : devenir notaire, après des examens qu’il réussit. Dans les années soixante-dix, il ouvre son étude, boulevard Grosso et s’installe avec Me François Roques.
Métier passion
Un métier qu’il exerça avec passion jusqu’à ses 77 ans. « Mon père avait cet amour du conseil aux clients. D’ailleurs tous sont devenus des amis », poursuit sa fille. Notaire du consistoire et d’autres institutions juives, membre du conseil de l’ordre jusqu’à son départ en retraite, en 2008, Max Ouaknine faisait partie de ces « bons vivants » aimant la table, cultivant l’amitié, la générosité. « Il voyait toujours les bons côtés des gens et des choses… » Une joie de vivre qui s’étalait sur ses costumes et cravates donnant dans toutes les couleurs vitaminées. « C’était sa marque de fabrique, une vie arc-en-ciel. »
Avec Frida, il formait un couple fusionnel, s’inquiétant toujours l’un de l’autre et ne supportant pas d’être séparés. Max Ouaknine aimait profondément la France et Nice, « sa » ville, mais s’inquiétait de la montée de l’antisémitisme dans l’Hexagone. Il était membre de nombreuses associations humanitaires, dont B’nai b’rith, pour aider des oeuvres sociales niçoises et israéliennes. Il était sept fois grand-père et avait quatre arrière-petits-enfants dont une est née après son décès.
Selon ses voeux, son corps a été transporté en Israël, où il sera inhumé.