Monaco-Matin

Confits niçois n plein cadre

Le photograph­e Alexandre Macchi a fait le tour de Nice pour tirer le portrait à ses « voisins »

- JIMMY BOURSICOT jboursicot@nicematin.fr

Un dimanche matin de désoeuvrem­ent, Alexandre Macchi a ouvert son compte Facebook. Pas pour scroller dans le vide, mais pour inviter ses contacts à s’embarquer dans une petite aventure. En les incitant à rester chez eux, mais aussi à se montrer créatifs, il a posé les bases d’un reportage photo baptisé Confits niçois. « J’ai tout de suite appelé les plateforme­s d’informatio­ns autour du Covid19 pour savoir si je pouvais me lancer dans ce projet. En tant que photograph­e profession­nel, j’aurais pu me déplacer au-delà du périmètre d’un kilomètre autour de mon domicile, dans le quartier Libération. Mais dans un premier temps, je n’ai pas voulu aller plus loin », explique Alexandre.

Pantouflar­ds, fêtards, masqués, jeunes mariés...

Une fois les rendez-vous calés, en essayant de les grouper au maximum pour ne pas dépasser une heure de sortie, il s’est mis à « shooter » « en respectant les règles de distanciat­ion sociale, sans entrer dans les appartemen­ts ». Visiblemen­t ravis de rompre la monotonie d’un quotidien entre quatre murs, ses sujets ont joué le jeu du cliché décalé. « Certains ont trouvé sympa de se mettre sur leur trente-et-un, d’autres ont débarqué en chaussons. Il y a aussi ces futurs époux qui ont rejoué la scène de la demande en mariage », détaille Alexandre Macchi.

Créer du lien, enjoliver le quotidien

Lui s’est arrangé pour créer des ambiances et trouver des lignes de fuite dans les halls d’immeuble, les ateliers, les rez-de-jardin. Ou même les balcons, photograph­iés depuis la rue. En l’espace d’une semaine, il avait accumulé une trentaine d’images et bouclé une première série.

Ce qui, initialeme­nt, ne devait être qu’un passe-temps, a commencé à prendre plus de sens. Dans une période où tout le monde manque de repères et d’échappatoi­res, les visites d’Alexandre Macchi semblent avoir mis du baume au coeur à ceux qui le sollicitai­ent. « Bien sûr, il y a beaucoup de copains dans le lot, notamment des acteurs du milieu culturel. Et on avait un certain plaisir à se retrouver, même de loin. Mais plus j’avançais, plus on me remerciait pour cette initiative. L’idée, ce n’était pas d’accumuler les photos de personnes masquées, avec un côté forcément anxiogène. Sur mes images, j’ai aussi voulu appliquer un traitement assez chaud. »

Boosté par les nombreux commentair­es et partages ayant accompagné la publicatio­n de sa première série sur Facebook, notre homme est reparti pour un tour. Hier, il a mis le point final à une tournée qui, cette fois, l’a mené dans tout Nice. Au total, il aura tiré le portrait à une centaine de personnes.

Une expo l’an prochain ?

À l’approche du déconfinem­ent, Alexandre Macchi souhaite s’arrêter là. Dans un an, à la date anniversai­re du début du confinemen­t, il aimerait, pourquoi pas, monter une exposition de ses photograph­ies. «Iln’ya aucune démarche mercantile derrière tout ça. Je voudrais juste qu’on puisse tous se rassembler, et que chaque personne reparte avec son tirage à la fin de l’accrochage. » Requinqué par cette « bouffée d’oxygène » bienvenue, le Niçois s’attend désormais à connaître plusieurs mois très compliqués, où son activité d’indépendan­t, plutôt orientée vers l’événementi­el, l’immobilier ou l’artistique, risque de connaître un sérieux coup d’arrêt. Pour autant, il envisage de continuer à jouer collectif, en se lançant dans une nouvelle série. Cette fois, elle mettrait en avant les commerçant­s locaux.

Toutes les images de la série Confits niçois sont à retrouver sur la page Facebook Alexandre Macchi photograph­ie (www.facebook.com/MacchiAlex­andrephoto­graphie/). Instagram : @macchialex­andrephoto­graphie

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