« Une réelle reconnaissance »
Ce que les infirmiers attendent du Ségur de la santé, c’est avant tout «une réelle reconnaissance de la profession », avance Sébastien Corriere, président du conseil de l’ordre des infirmiers des Alpes-Maritimes.
« Cela passe bien sûr par le salaire mais c’est le rôle des syndicats de le négocier, sachant que le salaire moyen d’un infirmier en France est un des plus bas des pays de l’OCDE. »
Un quotidien pris en compte
Mais il n’y a pas que le salaire. « Ce qui mobilise l’ordre, c’est en premier lieu la reconnaissance des missions effectuées au quotidien, en ville ou à l’hôpital », poursuit-il.
« On fait beaucoup de choses qui ne sont pas reconnues dans les textes. Par exemple, un infirmier hospitalier doit avoir une prescription pour délivrer du paracétamol, ce qui semble très limitatif et n’est pas toujours le cas dans les faits. En ville, les infirmiers libéraux sont parfois amenés à adapter un traitement en fonction des résultats d’une prise de sang, sans avoir l’aval du médecin qu’ils n’ont pas pu joindre. »
C’est donc d’abord d’une reconnaissance de la réalité quotidienne des infirmiers dont il est question.
Plus d’autonomie
Sébastien Corriere va plus loin. « On peut imaginer élargir les compétences des infirmiers de la même façon qu’on l’a fait avec les infirmiers en pratiques avancées, en précisant bien les spécialités concernées et en intégrant toutes celles qui devraient l’être et ne le sont pas encore : les infirmiers du bloc, anesthésistes ou les puéricultrices. » Cette plus grande autonomie doit se concevoir, ditil, « en termes de consultation, d’entretien, de suivi, de délivrance de médicaments ou de prescriptions. Ça se fait dans beaucoup de pays. » Dernier point sur lequel il indique une forte attente : « Nous souhaitons que soient inscrits dans les textes des ratios nombre d’infirmiers/nombre de patients spécifiques. C’est le cas pour certains services comme la réa. On souhaite que ce soit le cas partout : des études internationales montrent que la qualité des soins augmente et que la mortalité baisse quand on augmente le nombre d’infirmiers. »