Un premier lieu de culte emporté par le Var
Au coeur de cette rénovation, l’église Saint-Roch, au fond de la place Honoré Baudoin, n’est pas le tout premier lieu de culte du village. Une église médiévale vouée à Saint-Martin de Tours a existé au bord du Var.
Elle était probablement au carrefour de l’avenue des Moulins et de l’allée des grignons, sous le château de La Roquette.
En 1028, l’un des plus anciens documents de la région niçoise atteste de sa donation à l’abbaye de Saint-Pons de Nice. Avec l’édifice : son domaine agricole, vignes, prés, vergers, bois, moulins et canaux.
L’église médiévale victime des crues Michel Bottin, professeur émérite de Droit à l’université de Nice et historien (1), attribue aux crues du fleuve la destruction, puis l’abandon de ce premier édifice au milieu du XVIIIe siècle.
Pour le remplacer, entre 1755 et 1760, une fondation pieuse édifie l’église actuelle et la voue à saint Roch, protecteur des épidémies. Elle l’érige à l’emplacement d’une petite chapelle, lieu de pèlerinage sur un pré, en bordure de la route des Alpes. La voie passait à hauteur de l’école communale actuelle, le Var n’étant pas encore endigué. En 1760, un vicaire y est nommé. Pour l’héberger, on bâtit l’actuel presbytère.
Pour la financer, une opération d’urbanisme Un nouveau quartier apparaît avec la nouvelle église : la place Honoré-Baudoin et la quinzaine de maisons qui l’entourent, édifiées par des notables, sont issues d’une opération immobilière.
Pour financer la construction de Saint-Roch, son conseil de fabrique – composé de laïques gérant ses biens – procède au lotissement du pré. Il est morcelé en quinze terrains, pour autant de maisons encore en alignement. L’opération répond aussi à un besoin de repli de la population car, avec la vieille église Saint-Martin, le Var a aussi emporté un moulin près de l’actuelle mairie, et plusieurs habitations. La dernière construction de ce lotissement est, en 1845, la maison Reboul qui va prochainement accueillir deux classes de l’école.
Les boulets de la bataille de Gilette En 1793, l’avenir de la jeune
République française se joue dans le sud sur l’autre rive du Var, à la bataille de Gilette. Les gueyeurs de Saint-Martin facilitent alors le passage du fleuve aux hommes de Dugommier. Victorieux et reconnaissant, il aurait offert les boulets, alors scellés en façade. En 1956, sous le mandat d’Alexis Maiffredi et pour répondre à la mode « rustique » de l’époque, l’enduit est décroûté, les pierres rendues apparentes jointoyées au mortier. Elles se délitent, ce qui a amené la commune à décider de rendre à l’édifice sa façade baroque, propre à l’architecture du Comté de Nice. et Patrick La Louze, vendu 25 euros à la médiathèque.
D’autres recherches historiques sur www.michel-bottin.com