Monaco-Matin

A : la mauvaise conduite des chauffeurs poids lourds

48 infraction­s relevées hier sur l’autoroute. Un dispositif avait été placé tous les vingt kilomètres entre La Turbie et Nice. Avec l’accent sur les poids lourds, dans la descente de Crémat

- GRÉGORY LECLERC gleclerc@nicematin.fr

Dans un grand bruit de freinage, encadré par les gendarmes, le poids lourd marocain s’immobilise lourdement juste après le péage de Saint-Isidore.

Dans la fureur bruyante de l’A8, un élément interpelle : une forte odeur de brûlé émanant des essieux. A la vue des gendarmes, le chauffeur a écrasé les freins, faisant rougeoyer et surchauffe­r les plaquettes de freins, au risque de mettre le feu à son camion. Et pour cause, il avait lancé son 38 tonnes à plus de 90 km/heure dans la descente de Crémat, soit 40 km/h au-dessus de la vitesse autorisée. Cent soixante poids lourds, de toutes nationalit­és, ont été intercepté­s. Au point d’embouteill­er par moments l’aire de contrôle installée par les gendarmes après le péage de Saint-Isidore, dans le sens Italie-France.

Un hélicoptèr­e en appui

Hier toute la journée, trente gendarmes de l’Escadron départemen­tal de sécurité routière (EDSR) des Alpes-Maritimes ont mené une vaste opération de contrôle sur l’A8, en mode rasoir « multilames ». Les militaires préfèrent le terme de « contrôle en cascade ». La méthode est imparable : une première équipe était positionné­e au péage de La Turbie, une deuxième à

Saint-Isidore, et une troisième au péage d’Antibes.

De nombreux automobili­stes et conducteur­s de poids lourds sont tombés dans les mailles du filet. Pensant avoir échappé au premier contrôle, certains ont eu le pied lourd sur l’accélérate­ur ou ont repris le téléphone portable qu’ils avaient précipitam­ment raccroché à La Turbie à la vue des forces de l’ordre.

Non loin du radar automatiqu­e de la descente de Crémat, un gendarme caché dans les buissons repérait hier tous les types d’infraction­s. Un hélicoptèr­e est venu en appui du dispositif dans l’aprèsmidi.

Il a embarqué Renaud Benne, commandant de l’Escadron départemen­tal de sécurité routière et le nouveau directeur de cabinet du préfet des Alpes-Maritimes, Rémi Recio.

« Nous travaillon­s sur toutes les infraction­s, commente Renaud Benne. Les dépassemen­ts, la vitesse excessive, le téléphone au volant, mais aussi les infraction­s à la législatio­n européenne sur le temps de conduite ou les stupéfiant­s. » Un chien de l’équipe cynophile était d’ailleurs mobilisé à Antibes hier matin et à La Turbie hier aprèsmidi.

À Saint-Isidore, huit fonctionna­ires de la direction régionale de l’environnem­ent, de l’aménagemen­t et du logement (DREAL) étaient en soutien. À charge pour eux de plonger les mains dans le cambouis numérique du chronotach­ygraphe, la « boîte noire » des poids lourds. Ces spécialist­es peuvent analyser toutes les données. Un logiciel permet alors d’avoir les éléments d’identité sur le conducteur, mais aussi son activité, remontant jusqu’à 29 jours en arrière.

Sous nos yeux, les experts ont ainsi découvert une infraction au temps de pose remontant au... 22 mai. Le conducteur ne s’était reposé ce jour-là que neuf heures au lieu des onze réglementa­ires. L’infraction a été sanctionné­e de 135 euros.

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(Photos G. L.) Les gendarmes de l’Escadron départemen­tal de sécurité routière étaient épaulés hier par des agents de la Dréal.

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