« Des travaux importants » confirmés aux Liserons
C’est en cours. Les études sont terminées et le projet est validé. Le quartier de l’Est de Nice est classé secteur d’intérêt régional. Plus aéré, désenclavé, un parking, une aire de jeux et du sport
Les Liserons, à l’est de Nice. Microquartier, maxiproblèmes… Où la précarité chuchote et la violence hurle. Où les narcotrafiquants prospèrent. Où la vie va. Mais va mal.
Les Liserons, quartier oublié de Nice. Depuis un bail. Rayé de la carte d’action des pouvoirs publics… jusqu’à 2018-2019. La sénatrice Dominique Estrosi-Sassone, ex-patronne de Côte d’Azur habitat, a permis au « 328 » comme l’appellent les habitants, de faire enfin partie d’un programme de renouvellement urbain, porté par l’État. Le lilliputien Liserons est classé en secteur d’intérêt régional. À la clé, une enveloppe de 49 millions d’euros : financements croisés de l’État, la Ville, la Métropole, la Région et le bailleur social. 49 millions, loin des mastodontes L’Ariane et Les Moulins, classés en secteurs d’intérêt national. Mais suffisant selon la sénatrice pour changer le visage de ce quartier et lui insuffler une bouffée d’oxygène salvatrice. Calendrier. Et enjeux.
À quoi va servir l’enveloppe allouée aux Liserons ?
L’enveloppe est moins importante que pour les autres programmes mais elle va permettre le désenclavement de ce quartier, et de l’aérer. Aujourd’hui, les Liserons, ce sont logements collés les uns aux autres et adossés à la colline, coincés entre la route de Turin et l’autoroute. Ils sont considérés comme un microquartier pour la politique de la Ville, mais c’est, en fait, le quartier le plus en difficulté de Nice en termes de précarité de sa population. Et on ne fait qu’aggraver cela. Lorsqu’un appartement se libère, ce sont les plus précaires qui vont y habiter, accentuant la poche de pauvreté. L’idéal serait de tout démolir, mais c’est impossible, car il faudrait reloger les familles et nous avons d’autres projets de rénovation qui ne sont pas achevés.
En quoi va consister la réhabilitation ?
Nous allons démolir un seul bâtiment, très dégradé, de logements, en bas des Liserons, pour aérer le quartier. Il faut donc trouver un relogement pour ces familles. L’opération va commencer. On lance ce que l’on appelle un MOUS- Logement : une maîtrise d’oeuvre urbaine et sociale, comme on l’a fait pour les Moulins et L’Ariane. Des équipes pluridisciplinaires vont analyser les situations sociales, financières, familiales des foyers, pour leur proposer la meilleure des solutions possibles. La loi impose une seule proposition de relogement. Nous en faisons trois. La première est celle qui colle le mieux, normalement, au profil de la famille. Si le locataire refuse les trois propositions, alors ils devront trouver par euxmêmes. Mais ce n’est jamais arrivé, ni aux Moulins ni à L’Ariane. Les opérations de relogement devraient commencer cet automne et prendre dix-huit ou vingt-quatre mois. Le bâtiment devrait être détruit en .
Des reconstructions ?
On va reconstruire un petit immeuble de logements en accession sociale à la propriété. On mise beaucoup dans les quartiers sur la mixité sociale et la mixité de logements : ce sera un début aux Liserons. Ensuite, nous allons réhabiliter les autres immeubles : 532 logements.
Et pour désenclaver ce quartier en cul-de-sac ?
Escota a validé le projet et accepté de reculer l’entrée de l’A ! Il y aura un nouveau carrefour : la bretelle autoroutière actuelle va devenir un boulevard urbain qui arrivera dans le haut des Liserons. On ne sera plus obligés pour aller, par exemple, à la petite école Aquarelle qui est tout en haut, de passer par la route de Turin et de monter l’impasse. On pourra passer par en haut. Il y aura donc deux entrées aux Liserons.
Et des aménagements ?
Nous allons réaliser un parking de 65 places à l’intérieur des Liserons. Le seul problème, c’est qu’il sera accolé à la paroi rocheuse. Il va falloir réaliser des travaux importants et évacuer des milliers de mètres cubes de roches. On va aussi créer une aire de retournement. Elle est nécessaire, notamment pour les pompiers, afin de ne pas être bloqués.
Et pour les enfants et les adolescents ?
Nous allons créer une aire de jeux et un équipement sportif. Il faut donner ces espaces aux jeunes et permettre aux mamans de se poser. Et très important aussi, Lignes d’azur va mettre en service une navette de desserte du quartier. Elle tournera à perte, mais ce n’est pas grave, c’est une demande forte des habitants. Tout devrait être terminé en .
Tout cela va-t-il servir à quelque chose si le trafic et la violence perdurent ?
Toute la chaîne doit fonctionner, la chaîne policière, la chaîne pénale… On a vu que la crise sanitaire a été un révélateur puissance mille des difficultés des quartiers, notamment aux
Liserons. Le confinement a aussi mis en lumière les inégalités et exacerbé la fracture sociale. Il faut agir sur l’urbain dans ce type de quartier, mais aussi, et j’y crois beaucoup, de manière sociétale : il faut maintenir l’école qui créée du lien aux Liserons. Et puis, il faut tenir son rôle en matière de sécurité…